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Emmanuel Macron est élu président de la France

A child holds his mother's voting card Sunday, May 7, 2017 in Anthony, outside Paris. French voters decided Sunday whether to back pro-business independent Emmanuel Macron or far-right populist Marine Le Pen as their next president, casting ballots in an unusually tense and important presidential election that also could decide Europe's future. (AP Photo/Buhran Ozbiblici) Photo: Buhran Ozbiblici/The Associated Press
Jean Philippe Angers, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

Le centriste Emmanuel Macron est élu président de la France avec plus de 64 pour cent des voix, selon des résultats préliminaires. Sa rivale au second tour, la candidate associée à l’extrême droite, Marine Le Pen, obtient tout de même un score historique pour la formation qu’elle représente.

Après le dépouillement de 99,9 pour cent des suffrages, le ministère de l’Intérieur accorde 66,06 pour cent des voix à M. Macron, contre 33,94 pour cent à Mme Le Pen. Les votes blancs et nuls totalisaient 11,49 pour cent des suffrages exprimés (mais non comptabilisés dans les résultats des deux candidats).

Sur l’esplanade du musée du Louvre, M. Macron a déclaré à l’endroit de milliers de partisans l’acclamant que ceux-ci l’«avaient emporté, et que la France l’avait emporté».

Le nouveau venu en politique, qui a créé le mouvement En marche! il y a environ un an, a soutenu que sa victoire n’avait «ni précédent, ni équivalent», et que ceux qui la jugeaient impossible «ne connaissaient pas la France».

Aux électeurs ayant voté pour Mme Le Pen, il a dit comprendre que ceux-ci ont exprimé «une colère, un désarroi, parfois des convictions», et il a voulu leur dire qu’il ferait «tout durant les cinq prochaines années pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes».

M. Macron a aussi voulu affirmer aux autres Français qui n’avaient pas voté pour lui au premier tour, et qui ont voté cette fois «simplement pour défendre la République», qu’il serait fidèle à son engagement de protéger la République.

«Ce soir, c’est le monde qui nous regarde. L’Europe et le monde attendent que nous défendions l’esprit des Lumières menacé dans tant d’endroits. Ils attendent que nous défendions les opprimés, un nouvel humanisme, plus de croissance, plus de justice, plus d’écologie», a-t-il déclaré.

M. Macron, 39 ans, qui devient le plus jeune président français de l’histoire moderne, a parlé d’une tâche «immense», qui imposera notamment «le courage de la vérité».

«Cette tâche, elle imposera de construire dès demain une majorité vraie, une majorité forte, la majorité de changement que le pays mérite. C’est ce que j’attends de vous dans six semaines», a déclaré M. Macron, en faisant référence aux élections législatives qui se tiendront les 11 et 18 juin prochains.

Auparavant, dans un discours bref et solennel à son quartier général, M. Macron avait affirmé qu’il travaillerait durant les cinq prochaines années pour la coopération internationale, la lutte contre les changements climatiques, et serait au premier rang pour combattre le terrorisme en sol français et à l’international.

Ayant réagi précédemment, une vingtaine de minutes après la fermeture des bureaux de vote, Mme Le Pen a appelé au rassemblement de tous les «patriotes» — les opposant aux «mondialistes» partisans de M. Macron — et disant que les Français avaient voté pour la «continuité».

La candidate défaite a semblé annoncer la fin du Front national, le parti d’extrême droite fondé par son père, dans sa forme actuelle.

«Je proposerai donc d’engager une transformation profonde de notre mouvement afin de constituer une nouvelle force politique que de nombreux Français appellent de leurs voeux et qui est plus que jamais nécessaire au redressement du pays», a-t-elle déclaré.

Mme Le Pen a déclaré que les Français avaient désigné l’«alliance patriote et républicaine comme la première force d’opposition au projet du nouveau président», parlant d’un «résultat historique et massif».

«Les formations qui ont pris la responsabilité de faire élire M. Macron se sont discréditées elles-mêmes et ont perdu toute légitimité à représenter une force d’alternance ou même d’opposition crédible», a-t-elle soutenu, en faisant référence aux grands partis traditionnels ayant subi des revers importants au premier tour.

Préparant le terrain pour les élections législatives dans un mois, Mme Le Pen a affirmé qu’elle serait à la tête du combat afin de «rassembler plus largement encore tous ceux qui veulent choisir la France, défendre son indépendance, sa liberté, sa prospérité, sa sécurité, son identité, son modèle social».

«C’est ce grand choix, qui par circonscription, sera soumis aux Français lors des législatives», a-t-elle affirmé.

Mme Le Pen a dit avoir joint par téléphone M. Macron pour le féliciter de son élection et pour lui «souhaiter de réussir» face aux immenses défis du pays, faisant valoir qu’elle a coeur l’intérêt supérieur de la France.

M. Macron était le favori pour succéder au président sortant François Hollande, mais les analystes estimaient que l’abstention pouvait avoir une grande incidence.

Selon les dernières données du ministère de l’Intérieur, 74,62 pour cent des électeurs inscrits se sont déplacés pour voter pour un des deux candidats, annuler leur voix ou voter blanc.

Un manque d’enthousiasme, selon un expert

Peu après l’annonce des premiers chiffres, Antoine Rayroux, professeur au département de science politique de l’Université Concordia, a parlé d’un résultat pour M. Macron dans la «fourchette haute» de ce qui était attendu.

Tout de même, à la lumière d’une abstention importante et de «8 à 9 pour cent de bulletins blancs ou nuls» — selon les premières indications — M. Rayroux a évoqué un manque d’enthousiasme et a dit ne pas percevoir un «soutien populaire fort» à l’endroit de M. Macron.

Le professeur de l’Université Concordia a dit croire que la transformation de cet élan en majorité parlementaire aux législatives était «loin d’être gagnée».

«Il y a un effet d’entraînement. La logique veut que l’on accorde une majorité parlementaire (au président)», a indiqué M. Rayroux, se demandant toutefois si cela, et la volonté de M. Macron d’amener de nouveaux visages, seraient suffisants.

«Il y a beaucoup d’autres candidats et de partis qui avaient obtenu des scores très élevés au premier tour, alors on peut s’attendre à avoir des votes très, très divisés dans beaucoup de circonscriptions électorales», a-t-il souligné.

Alerte de sécurité au carrousel du Louvre

Les deux candidats avaient voté en fin de matinée, au Touquet pour Emmanuel Macron, et à Hénin-Beumont pour Marine Le Pen. Le président sortant François Hollande, a déposé son bulletin dans son fief de Tulle, en Corrèze.

Une alerte à la sécurité a par ailleurs provoqué dans la journée l’évacuation de l’esplanade du Louvre, à Paris, où l’équipe d’Emmanuel Macron prévoyait célébrer son éventuelle victoire. La police a évacué l’esplanade en raison d’un colis suspect, avant de la rouvrir peu après.

Plusieurs milliers de personnes s’y sont rassemblées par la suite.

Dans la journée, à Hénin-Beaumont, des manifestantes Femen ont réussi à monter sur un immeuble pour y poser une immense bannière dénonçant la candidate de l’extrême droite Marine Le Pen. Elles ont par la suite été arrêtées par les policiers.

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