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Le pape s'excuse aux victimes d'agressions

Le pape a présenté dimanche ses excuses aux victimes des prêtres pédophiles à qui il avait demandé des «preuves», en déclarant que son intention n’avait jamais été de les «gifler au visage».

Il s’est toutefois de nouveau porté à la défense d’un évêque chilien que les victimes accusent d’avoir fermé les yeux sur les agissements du plus tristement célèbre prêtre pédophile du pays, en répétant que ceux qui lancent de telles accusations sans fournir de preuves se rendent coupables de salissage.

Le pape y est allé de ces excuses partielles lors d’une conférence de presse à bord de l’avion qui le ramenait à Rome, au terme de sa visite au Chili et au Pérou. Le scandale des prêtres pédophiles et ses propres propos ont plongé l’Église chilienne dans une nouvelle crise et suscité de nouveaux doutes quant à la compréhension qu’a le pape de la situation.

Le pape a déclaré que personne ne lui a encore fourni la moindre preuve que l’évêque Juan Barros a choisi de fermer les yeux et de se taire concernant les agressions commises par le père Fernando Karadima, qui a été puni par le Vatican en 2011 pour avoir agressé des mineurs dans sa paroisse de Santiago.

Rentrant au Vatican après l’une des visites les plus mouvementées de sa papauté, le souverain pontife a dit que monseigneur Barros demeurera en poste à Osomo tant et aussi longtemps qu’aucune preuve ne l’impliquera dans le scandale.

Le pape a dit ne pas pouvoir «le condamner en l’absence de preuve», tout en se disant «convaincu qu’il est innocent».

Le Vatican a condamné le père Karadima à une vie de prière et de pénitence en 2011. Une juge a aussi estimé que ses victimes étaient crédibles, mais il était impossible de déposer des accusations en raison du temps qui s’était écoulé.

Les victimes affirment depuis longtemps que monseigneur Barros savait tout, mais qu’il n’a rien dit. Le religieux nie avoir quoi que ce soit à se reprocher dans cette affaire.

Le pape François s’est dit «ouvert» à prendre connaissance d’éventuelles preuves de la complicité de monseigneur Barros, si elles existent.

«Quelqu’un qui accuse avec insistance sans preuve, c’est de la calomnie, a-t-il dit. Si je dis, ‘Vous avez volé quelque chose, vous avez volé quelque chose’, je vous salis parce que je n’ai pas de preuves.»

Il a reconnu s’être mal exprimé quand il a dit avoir besoin de «preuves» pour croire les accusations, expliquant qu’il n’avait pas eu l’intention d’utiliser un terme juridique.

«Je dois m’excuser puisque le mot ‘preuve’ leur a fait du mal. Il a blessé plusieurs personnes qui ont été agressées, a-t-il dit. Je sais à quel point elles souffrent. Et d’entendre le pape dire qu’elles doivent présenter une lettre avec des preuves? C’est une gifle au visage.»

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