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La guerre de mots continue entre Londres et Moscou

Boris Johnson Photo: AP
Angela Charlton et Jill Lawless - The Associated Press

MOSCOU — Choquant et inexcusable, manque d’éducation, attitude coloniale, taisez-vous et disparaissez — la guerre de mots s’est poursuivie de plus belle vendredi entre Londres et Moscou, dans la foulée de la tentative d’assassinat de l’ancien espion Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a déclaré qu’il semble «excessivement probable» que l’attaque a été ordonnée par le président russe Vladimir Poutine. Le Kremlin a rapidement répliqué que de telles accusations sont «choquantes et inexcusables».

L’homologue russe de M. Johnson, Sergueï Lavrov, a accusé le Royaume-Uni d’avoir violé le droit international, et il a reproché au ministre britannique de la Défense de «manquer d’éducation».

Le ministre Gavin Williamson avait précédemment sommé la Russie de «disparaître et de se taire».

L’ambassadeur de la Russie au Royaume-Uni, Alexander Yakovenko, a quant à lui reproché à Londres d’avoir une «attitude coloniale» dans ce dossier, notamment en refusant de fournir à Moscou un échantillon de l’agent neurotoxique qui aurait été utilisé.

«Notre querelle est avec le Kremlin de Poutine, et avec sa décision, et il nous semble excessivement probable que c’était sa décision, l’utilisation directe d’un agent neurotoxique dans les rues du Royaume-Uni, dans les rues de l’Europe, pour la première fois depuis la Deuxième Guerre mondiale», a dit M. Johnson.

M. Skripal et sa fille ont été retrouvés inconscients dans un parc de la ville britannique de Salisbury, apparemment après avoir été exposés à un agent neurotoxique développé par l’Union soviétique. Le Royaume-Uni a annoncé cette semaine une série de mesures de représailles, y compris l’expulsion de 23 diplomates russes.

Le quotidien The Telegraph rapporte vendredi que l’agent neurotoxique avait été placé dans la valise de Ioulia Skripal avant qu’elle ne parte de Russie pour se rendre visiter son père au Royaume-Uni, mais au moins un expert doute que cela se soit produit.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques a dit que le type d’agent neurotoxique qui aurait été utilisé pour empoisonner M. Skripal et sa fille n’a jamais été déclaré par un de ses membres.

M. Lavrov a dit vendredi que Moscou expulsera «bien évidemment» des diplomates britanniques, mais il n’a pas été plus précis, Il a dit espérer que les deux victimes se remettront rapidement pour qu’on puisse faire la lumière dans cette affaire.

Un dénonciateur russe de 83 ans qui a aidé à développer l’agent neurotoxique en question, le Novichok, croit toutefois que leurs chances de survie sont minces.

Vil Mirzayanov, qui vit maintenant au New Jersey, aurait confié à la Novaya Gazeta que l’agent ne provient probablement pas d’un autre pays soviétique. Il indique en revanche que certains pays ont l’équipement nécessaire pour produire du Novichok, à partir de la formule qu’il a publiée en 2008.

Il a dit avoir décidé de parler pour priver Moscou de son «secret mortel».

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