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États-Unis: un ex-juge demande le retrait du deuxième amendement

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Rédaction - The Associated Press

WASHINGTON — L’ex-juge de la Cour suprême américaine John Paul Stevens incite les Américains à se mobiliser pour abroger le deuxième amendement de la Constitution, afin de mieux resserrer les contrôles sur les armes à feu.

Dans un article publié sur le site du «New York Times», le juge à la retraite de 97 ans souligne que le retrait de cet amendement affaiblirait le puissant lobby des armes à feu, dont la National Rifle Association (NRA), qui, en ce moment, «bloque des lois constructives sur le contrôle des armes à feu».

L’ex-juge Stevens avait affirmé sa dissidence de ses collègues en 2008, dans un jugement du plus haut tribunal du pays qui a statué que le deuxième amendement donnait le droit aux individus de posséder des armes à feu pour se défendre. Le magistrat avait précédemment milité pour modifier le deuxième amendement afin de permettre plus de contrôles sur les armes à feu.

Selon l’ancien juge, le jugement District of Columbia v. Heller, «a fourni à la NRA une arme de propagande d’une immense puissance».

John Paul Stevens a pris sa retraite en 2010, après plus de 35 ans à la Cour suprême.

Dans son essai publié mardi, M. Stevens parle des manifestations qui ont eu lieu samedi pour réclamer un meilleur contrôle des armes à feu. Selon lui, ces rassemblements démontrent «le vaste appui de la population pour des lois visant à minimiser le risque de tueries de masse contre des enfants d’école et d’autres dans la société».

L’ex-juge estime que ce soutien est un «signal clair aux élus pour qu’ils adoptent des lois afin d’interdire aux civils de posséder des armes semi-automatiques, de faire passer l’âge minimum pour acheter un fusil de 18 à 21 ans, et d’établir des vérifications d’antécédents plus complètes pour tous les acheteurs d’armes à feu.»

Mais M. Stevens a encouragé les manifestants à aller plus loin, pour assurer des réformes à long terme. «Ils devraient demander un retrait du deuxième amendement», a-t-il tranché.

Abroger un amendement est extrêmement difficile aux États-Unis. Un élu au Congrès peut proposer un tel projet, mais il devra recevoir l’appui des deux tiers des élus des deux chambres. Une convention constitutionnelle peut aussi être convoquée, mais seulement avec l’appui des deux tiers des États américains. Et cette modification devrait ensuite être approuvée par les trois quarts des États américains.

«Les hommes et les femmes de la National Rifle Association, avec la majorité du peuple américain et de la Cour suprême, croient au deuxième amendement pour se défendre, et nous continuerons de travailler sans relâche pour protéger cette liberté fondamentale», a réagi la NRA dans une déclaration.

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