Les Américains s'accrochent à l'assurance maladie
Ricardo Alonso-Zaldivar - The Associated Press
WASHINGTON — Les Américains se sont accrochés à leur assurance maladie, l’an dernier, malgré tous les efforts du président Donald Trump pour démanteler la réforme phare de son prédécesseur, Barack Obama. C’est du moins ce que révèle un sondage gouvernemental dont les résultats ont été publiés mardi.
Près d’un an après l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le taux de non-assurés était de 9,1 pour cent en 2017, soit environ le même taux qu’aux derniers moments de l’administration Obama, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Cela signifie qu’environ 29 millions d’Américains ne sont toujours pas assurés.
Le taux de non-assurés avait chuté de 16 pour cent lorsque la Loi sur la protection des patients et les soins abordables avait été adoptée en 2010. Quelque 19 millions d’Américains non assurés avaient alors obtenu une couverture.
Gail Wilensky, une économiste spécialisée en santé qui conseille depuis longtemps le Parti républicain, a constaté que malgré «tout le bruit» des républicains pour mettre fin à cette réforme, le taux de non-assurés est resté le même.
Selon elle, il s’agit d’une bonne nouvelle pour le pays et peut-être même pour les républicains qui pourraient en profiter aux élections de mi-mandat.
Les CDC contredisent plusieurs arguments des deux côtés du spectre politique: l’«Obamacare» n’est pas en train d’imploser comme le prétend Donald Trump, et la population ne semble pas pâtir du «sabotage» de l’administration Trump comme le décrient les démocrates.
«Cela démontre toute la grande valeur de l’assurance maladie pour les gens», a analysé Katherine Hempstead, une conseillère en politiques de santé à la Wood Johnson Foundation, un groupe non partisan.
«Les gens s’accrochent solidement à leur assurance maladie.»
L’an dernier, le président Trump et les dirigeants républicains du Congrès avaient tenté à plusieurs reprises d’abroger l’«Obamacare», en vain. Ils sont toutefois arrivés à s’entendre pour retirer une partie de la réforme, qui obligeait certains Américains à se doter d’une assurance, sans quoi ils se verraient imposer une amende. Plusieurs experts croient que le nombre de non-assurés augmentera lorsque cette disposition sera officiellement abrogée, en 2019.
