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Une association féministe déclare la guerre aux cartes postales sexistes

Photo: © CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Une association féministe dénonce les cartes postales estivales «à caractère sexiste et parfois pornographique», où de jeunes femmes exhibent leurs fesses bronzées sur fond de champs de lavande ou au bord d’une piscine.

Ces cartes «concourent à la culture du viol qui impose une image dégradante des femmes et participent à légitimer et banaliser les violences faites aux femmes», affirme l’association Femmes solidaires.

Les quelque 10 000 militantes de l’association ont été invitées à dénicher partout en France, sur les tourniquets des revendeurs, les cartes postales de ce genre un peu particulier.

«Elles nous en ont fait remonter une centaine, et nous allons en publier une par jour sur les réseaux sociaux», pour «montrer l’ampleur et la gravité du phénomène», a expliqué à l’AFP Kévin Védie, porte-parole de l’association.

Parmi les exemples fournis par Femmes solidaires, un cliché montrant les fesses d’une joueuse de pétanque, avec ces mots «Vacances épuisantes: l’après-midi on pointe, le soir on tire!», ou un autre figurant une cycliste gravissant le Mont Ventoux en string.

«Parfois, à côté des images dénudées, on voit un monument emblématique de la ville ou simplement la localité. Mais ce qui est mis en avant, ce n’est pas la beauté des lieux!», ironise M. Védie.

«Ces cartes renforcent le stéréotype de la femme objet, consommable et jetable, sous prétexte de loisir et de divertissement», fustige l’association, qui «exige» des éditeurs concernés «l’arrêt de l’impression et de la vente» de ces cartes.

Contactés par l’AFP, les responsables de plusieurs de ces entreprises ont affirmé que la demande pour ce type de photos était de toute façon en forte baisse.

«Ca fait des années qu’on n’en édite plus», a expliqué Yves Nicolet, gérant de l’éditeur Cellard basé près de Lyon. «Aujourd’hui c’est un marché anecdotique, ça ne correspond plus à l’attente des gens», a-t-il ajouté, convaincu cependant que ce type de cartes «ne portait atteinte à personne».

«C’est un marché très restreint», a également indiqué Eric Leconte, des éditions Valoire Estel, près de Blois. «Les femmes nues, ça a presque complètement disparu», a-t-il précisé, jugeant qu’«il n’y a pas de quoi s’énerver non plus» car «il y a des choses dans le monde beaucoup plus importantes».

Chez un éditeur du sud-ouest, une employée qui désire rester anonyme convient qu’elle-même «n’achèterait pas» ces cartes. «Ce sont de très vieilles photos mais ça continue à se vendre», soupire-t-elle.

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