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Linah Mohohlo : «les femmes vont moderniser le continent africain»

Photo: WEF

Le petit pays du Botswana est la grande réussite de l’Afrique. Depuis son indépendance, il y a eu une poussée du leadership citoyen, un gouvernement stable et une remarquable croissance économique. L’an dernier, le PIB par habitant était de 16 030 $, un montant semblable à celui de la Russie et un peu plus élevé que celui du Mexique. Il y a une femme derrière une grande partie de cette réussite : Linah Mohohlo, gouverneure de la Banque centrale du Botswana. Elle s’est entretenue avec Métro depuis Gaborone, la capitale du Botswana.

L’Afrique est-elle finalement sur la bonne voie pour prospérer?
Nous remarquons que la classe moyenne s’amplifie et que la pauvreté, quant à elle, décroît. La classe moyenne, malgré tout encore petite, est importante, parce que c’est elle qui peut aider les autres à grimper les échelons. Cependant, le continent fait partie de l’économie mondiale et souffrira également de ses soubresauts.

Quels sont les pays les plus prometteurs?
Jusqu’ici, l’Ouganda, le Rwanda et le Ghana sont de bons exemples.

Quelle est la clé de la prospérité africaine?
L’agriculture pourrait devenir une source de prospérité qui aiderait le continent à avoir une croissance économique balancée et à réduire la pauvreté. Les petites et moyennes entreprises sont également cruciales pour ajouter un élan à la croissance.

Comment cela se passerait-il exactement?
Investir dans l’éducation des femmes, pour qu’elles réussissent dans le secteur des petites et moyennes entreprises, apporterait des bénéfices énormes. Éduquer une femme, c’est éduquer une famille, puis un village, et ce, jusqu’à étendre l’éducation à la société entière. Une femme éduquée peut efficacement gérer une petite entreprise, s’occuper de sa famille et contribuer à réduire la pauvreté.

Les petites entreprises devraient être encouragées et dirigées dans la bonne voie pour qu’elles puissent se transformer en de grosses compagnies. Celles-ci pourront faire compétition au marché de l’exportation mondiale et réduire le chômage.

Quels sont les obstacles à vaincre pour que l’Afrique devienne un continent prospère?
Je suis une optimiste. Je préfère parler du chemin à faire que de regarder en arrière. Mais il est important de se souvenir que l’Afrique a besoin de relations économiques et commerciales propices à la croissance et à la réduction de la pauvreté.

Qu’en est-il du secteur, en plein essor, des technologies? Est-ce un secteur crucial pour la prospérité de l’Afrique, ou simplement une mode?
Les technologies de l’information et les autres innovations se répandent rapidement dans le continent. Le secteur du soutien informatique transforme la société, contribue à la création d’emploi et à la croissance économique. La sphère des technologies améliore l’efficacité des entreprises en offrant des services rapides comme dans les secteurs des banques, de l’éducation et des soins de santé.

Cela aide également les Africains de la diaspora. Plusieurs sont revenus se lancer en affaires. Il était coutume de quitter son pays pour profiter de meilleures opportunités, mais de plus en plus, les opportunités sont ici.

Quand l’Afrique cessera-t-elle de recevoir de l’aide au développement?
Il n’y a rien de mal là-dedans, pourvu que l’aide soit envoyée au bon endroit. De toute façon, il y a de la réciprocité dans l’aide au développement. Un jour, les pays qui nous envoient de l’aide en auront peut-être eux-mêmes besoin. La question n’est pas de savoir quand l’Afrique ne sera plus dépendante. Il faut plutôt s’assurer de l’endroit où l’aide est nécessaire : elle doit être acheminée de façon appropriée au bénéfice de tous.

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