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Le président de la Cour suprême fustige Trump

FILE - In this Sept. 27, 2017 file photo, Chief Justice John Roberts speaks during the Bicentennial of Mississippi's Judiciary and Legal Profession Banquet in Jackson, Miss. Roberts is pushing back against President Donald Trump’s description of a judge who ruled against the administration’s new asylum policy as an “Obama judge.” It’s the first time that the leader of the federal judiciary has offered even a hint of criticism of Trump, who has previously blasted federal judges who ruled against him. Roberts says Wednesday that the U.S. doesn’t have ”Obama judges or Trump judges, Bush judges or Clinton judges.” He is commenting in a statement released by the Supreme Court after a query by The Associated Press. (AP Photo/Rogelio V. Solis) Photo: Rogelio V. Solis/AP
Rédaction - Agence France-Presse

Donald Trump a dénoncé mercredi l’existence d’une justice politisée aux États-Unis, engageant une polémique extraordinaire avec le président de la Cour suprême, John Roberts.

Le juge Roberts, face à qui M. Trump avait prêté serment le jour de son investiture à la Maison-Blanche, s’était auparavant permis de recadrer le président américain en affirmant l’impartialité des magistrats.

«Je suis désolé, M. le président John Roberts, mais il existe effectivement des juges pro-Obama», a tweeté M. Trump, accusant ces magistrats de prendre des décisions «choquantes» entravant sa politique de fermeté anti-immigration.

Le chef de la Cour suprême est pourtant un juge conservateur, nommé à la prestigieuse haute cour par l’ex-président républicain George W. Bush.

Le président Trump a notamment accusé la 9e juridiction fédérale des cours d’appel américaines, qui inclut la Californie, d’avoir pris des décisions «dangereuses et peu judicieuses».

Un juge californien a en effet suspendu lundi un décret présidentiel instaurant un rejet automatique des demandes d’asile déposées par des migrants ayant traversé illégalement la frontière.

«C’est une honte», a réagi mardi M. Trump, dont la politique migratoire a souvent été contestée avec succès devant les tribunaux ces deux dernières années.

«C’est un juge pro-Obama et cela n’arrivera plus», a-t-il ajouté, dénonçant un tribunal penchant selon lui du côté de ses opposants politiques.

«Nous n’avons pas de juges pro-Obama, ou Trump, ou Bush, ou Clinton», lui a répondu John Roberts, dans un communiqué à l’agence Associated Press.

«Nous avons un ensemble extraordinaire de juges dévoués qui font de leur mieux pour juger équitablement ceux qui comparaissent devant eux», a expliqué le président de la Cour suprême, l’instance au sommet de la pyramide judiciaire américaine.

«Nous devrions tous être reconnaissants de pouvoir bénéficier d’une justice indépendante», a ajouté le «Chief Justice», qui préside une cour comptant cinq juges conservateurs sur neuf, et dont la mission est de veiller à la constitutionnalité des lois, en tranchant les grandes questions de la société américaine.

Une querelle publique opposant le chef de l’exécutif et le plus haut magistrat du système judiciaire fédéral américain est un événement extrêmement rare aux États-Unis, d’autant plus à la veille de la fête de Thanksgiving, censée être un moment d’apaisement et de consensus national.

Le juge fédéral de San Francisco Jon Tigar a estimé lundi que le décret signé par Donald Trump le 9 novembre enfreignait la loi selon laquelle le droit de demander l’asile s’applique à «tout étranger qui arrive aux États-Unis, indépendamment de son statut». Une décision sur le fond est attendue le 19 décembre.

Le décret est destiné à décourager les milliers de migrants d’Amérique centrale qui se massent actuellement à la frontière américaine, un mouvement qualifié d’«invasion» par le président.

M. Trump s’est dit assuré de remporter une victoire judiciaire finale à la Cour suprême.

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