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Guerre et paix en Corée du Nord

Photo: Archives Métro

«À Pyongyang, la moitié des gens que j’ai vus était des militaires, et l’autre moitié était des civils.» La photographie de ces soldats et de ces citoyens dans le stade Kim Il-sung illustre parfaitement les mots du photographe russe Ilya Pitalev. Ce dernier a gagné un prix dans la catégorie Affaires courantes au concours Photo du monde Sony pour ses clichés de la Corée du Nord. Rencontre avec le photographe moscovite de 42 ans.

C’est notoire qu’il est difficile d’entrer dans le «Royaume solitaire» pour les journalistes étrangers. Comment avez-vous fait pour pénétrer dans le pays?
La Corée du Nord a célébré le 100e anniversaire de son père fondateur, Kim Il-sung, en avril dernier. Durant quelques jours, les photographes de toutes les agences de presse internationales étaient autorisés à aller à Pyongyang. C’était très important pour le régime de montrer ces célébrations au reste du monde.

Comment avez-vous réalisé cette photographie?
Elle a été prise dans le stade Kim Il-sung. Dès que la foule a attiré mon œil, j’ai réalisé que je pouvais voir une ligne qui séparait le peuple en deux. À ce moment-là, je ne pensais pas faire une photo si représentative. Par-dessus tout, c’était tout simplement une bonne image. Plus tard, j’ai cependant pris conscience qu’elle révélait quelque chose au sujet de ce pays et de cette société. J’ai vu beaucoup de militaires marcher dans les rues de Pyongyang. J’ai eu l’impression que la moitié des gens faisait partie de l’armée et que l’autre moitié était composée de civils. La photo illustre ma perception.

Étiez-vous effrayé d’être là-bas?
Non, parce que j’étais avec un grand groupe de journalistes. Si j’avais été seul, j’aurais certainement été effrayé! J’ai appris que, malgré tous ses événements et toutes ses parades, le pays se préparait pour la guerre, mais en même temps je sentais que les gens ne voulaient pas de cette guerre et qu’ils en étaient même effrayés.

Que diriez-vous au monde à propos de la Corée du Nord?
Que les gens là-bas ont leur propre manière de célébrer la vie et qu’ils peuvent être heureux. Mais ils vivent dans un monde séparé difficile à comprendre de l’extérieur du pays.

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