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Couvrir les conflits, au péril de leur vie

Photo: Tyler Hicks/World Press photo 2014

Qu’il donne à voir de grands conflits à travers la minuscule lucarne d’une caméra ou qu’il mette en lumière de petites vies qui deviennent grandes sous l’œil du photographe, le plus prestigieux concours de photographie professionnelle du monde témoigne de la ténacité des journalistes à montrer la beauté – comme la misère – du monde.

Quelque 77 reporters sont morts dans l’exercice de leur fonction en 2013. Cette année seulement, 44 d’entre ceux et celles qui ont risqué leur vie pour informer le monde l’ont perdu. L’exécution brutale de James Foley, décapité parce qu’Américain par les intégristes d’État islamique, fut un rappel tragique des dangers qu’affrontent les photojournalistes en voulant jeter la lumière de leur flash sur le monde.

À voir: World Press Photo: images aux mille maux

Le photographe français William Daniels, qui fut primé cette année par le jury du World Press Photo pour sa série sur le conflit en République centrafricaine, en témoigne.

«Nous avons souligné le 20e anniversaire du génocide rwandais au printemps dernier. Pendant ce temps, en Centrafrique, des atrocités semblables à celles commises entre les Tutsi et les Hutu étaient perpétrées, sous mes yeux.»

«Bien sûr que nous nous attachons à nos sujets. Je me souviens d’enfants mutilés qui avaient perdu leurs parents: nous ne restons pas insensibles devant un tel spectacle.» – William Daniels, photographe pour le Time en Centrafrique

Les combats entre la milice musulmane des Séléka et la milice chrétienne des anti-Balaka, d’une brutalité qui rappelle les heures les plus sombres du continent africain, ont fait des milliers de morts. Parmi les victimes: une collègue et amie de M. Daniels, Camille Lepage, âgée d’à peine 26 ans.

«Elle était à mes côtés lorsque j’ai pris ces photos», indique avec émotion le photographe en désignant ses œuvres.

Pourquoi aller au front au péril de sa vie? «Pour moi, mon travail a du sens. C’est une manière de documenter les conflits pour attirer sur eux l’attention du monde. En Centrafrique, la communauté internationale est totalement absente: seule la France est là-bas, et en nombre nettement insuffisant pour espérer régler le conflit. Qui y seraient si les journalistes n’y étaient pas?»

À compter de mercredi jusqu’au 28 septembre
Au marché Bonsecours

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