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Le Titanic, 100 ans après

Photo: Popperfoto

C’était la plus grande construction mobile jamais réalisée par l’homme. Un microcosme, où riches et pauvres effectuaient la traversée vers l’Amérique pour y passer les vacances ou y chercher une vie meilleure. Fastueuses salles de bal, élégants escaliers : ce palais flottant était un accomplissement sans pareil du progrès technique. Pourtant, le 15 avril 1912, le Titanic sombre. Cent ans plus tard, cette tragédie maritime, plus que toute autre, continue de fasciner.

Tout ce qui reste d’Elin Braf, c’est une poupée. Comme des dizaines de milliers de Suédois, Elin avait quitté son pays pour l’Amérique dans l’espoir d’y trouver une vie meilleure. Malheureusement, c’est à bord du Titanic que cette jeune femme de 20 ans s’embarqua. Le 15 avril 1912, elle fut parmi les 1 500 passagers qui périrent dans le naufrage du paquebot, pourtant réputé «insubmersible».

«Il y eut deux tragédies en 1912, note John Maxtone-Graham, auteur du récent ouvrage Titanic Tragedy. Le Titanic et la mort du capitaine Scott, l’explorateur polaire.» Cent ans plus tard, le naufrage du célèbre paquebot continue de fasciner : aurait-il coulé s’il avait heurté l’iceberg de front? Les riches passagers ont-ils repoussé ceux de troisième classe des canots de sauvetage?

Dans un autre ordre d’idées, une version 3D du film Titanic, qui connut un immense succès en 1997, est sortie dernièrement. Des expositions et des initiatives entourant l’anniversaire du naufrage ont déjà attiré près de 25 millions de personnes. Les croisiéristes offrent de naviguer vers le lieu du naufrage, dans l’Atlantique. Et le jour anniversaire du drame, 86 pays retransmettront un bulletin spécial consacré au paquebot britannique.

«De nombreux éléments rendent cette histoire fascinante, ajoute Maxtone-Graham. C’était l’un des trois plus grands navires de l’époque, mais il ne comptait que 20 canots de sauvetage. L’embarquement à bord de ces canots fut chaotique. Il y eut de nombreux gestes héroïques, notamment celui d’une femme qui, à bord d’un canot, tendit son écharpe à un homme qui se trouvait dans l’eau pour le remorquer – elle le sauva de la noyade, mais mourut d’hypothermie. Et puis, il ne faut pas oublier les musiciens, qui jouèrent courageusement jusqu’à ce que le navire sombre.» Des thèses de doctorat ont d’ailleurs été consacrées à ce qu’ont bien pu jouer ces musiciens au cours des heures qui ont précédé le naufrage.

Cette fascination, cependant, est un phénomène récent. «Jusqu’aux années 1950, personne n’a plus parlé du Titanic, nous apprend Karen Kamuda, vice-présidente de la Titanic Historical Society. Et jusqu’à ce que le navire soit découvert, en 1985, peu de gens s’y intéressaient. Être fasciné par le Titanic n’est pas une mauvaise chose, mais tant d’histoires fausses circulent à son sujet! La vérité est que le Titanic n’avait pas moins de canots de sauvetage que les autres grands paquebots de l’époque. Il n’essayait pas non plus de battre un record de vitesse.»

Avant de s’embarquer pour aller rejoindre ses sœurs à Chicago, Elin Braf avait acheté une poupée pour sa nièce. C’est en tenant cette poupée qu’elle monta à bord d’un canot de sauvetage, avant de réaliser qu’elle avait oublié son sac à main. Comme l’équipage avait assuré les passagers que tout était sous contrôle, Elin se dirigea calmement vers sa cabine de troisième classe. On ne la revit jamais. Elin était mon arrière-arrière-grand-tante.

Abondance
Le Titanic avait dans ses cales :

  • 34 tonnes de viande fraîche
  • 40 000 œufs
  • 200 barils de farine
  • 40 tonnes de pommes de terre
  • 7 000 laitues
  • 36 000 oranges

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