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Chausser les souliers de Ben Laden

Photo: Collaboration spéciale

Le 2 mai 2011, peu après 1 h du matin, heure locale, l’équipe des Navy Seals escaladait les murs de la résidence de Ben Laden à Abbottabad, au Pakistan. Peu après, l’homme le plus recherché au monde était mort. Un an plus tard, la pertinence d’Al-Qaïda est remise en question par certains de ses membres.

«Une détonation violente fait trembler les fenêtres ici à Abbottabad. J’espère que ce n’est pas le début de quelque chose de pénible», twittait Sohaib Athar, informaticien, de sa maison d’Abbottabad, la nuit de l’intervention américaine.

Quelques heures plus tard, le président Barack Obama annonçait au public américain qu’Oussama Ben Laden venait d’être tué.

Pénible? Dans un sens, oui. «Ç’a été un énorme choc pour Al-Qaïda, explique Noman Benotman, un ex-membre du Groupe islamique combattant en Libye, affilié à Al-Qaïda. Il était un leader religieux charismatique; il avait un talent énorme pour inspirer les gens. Les chefs actuels d’Al-Qaïda ont des qualités, mais lui était exceptionnel.»

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À l’approche de l’anniversaire de la mort de Ben Laden, les membres influents du groupe terroriste (maintenant dirigé par le docteur égyptien Ayman al-Zawahiri) cherchaient à montrer leur influence.

«C’est une bonne nouvelle pour nous que personne, parmi les nouveaux chefs, n’a acquis la stature d’un Ben Laden», fait remarquer James Forest, professeur à l’Université du Massachusetts spécialisé dans les réseaux terroristes. M. Forest s’inquiétait, à l’approche du mois de mai, que l’un d’eux utilise l’anniversaire de l’attaque pour faire un coup d’éclat.

«Zawahiri est un intellectuel, mais n’a pas combattu dans le cadre d’un djihad, comme Oussama Ben Laden, qui s’est servi de cette expérience pour construire son image. Ceux qui convoitent la place de Ben Laden tentent de se démarquer par leurs écrits.» À l’approche de la date anniversaire de la mort de ce dernier, des membres d’Al-Qaïda faisaient grand bruit sur l’internet.

Mais même si certains leaders – comme le prédicateur Anwar Al-Awlaki, né aux États-Unis, et Samir Khan, rédacteur en chef d’une publication d’Al-Qaïda, qui a également vécu en sol américain – ont été tués par des drones, le groupe attire de nouveaux membres. «Les drones tuent également des innocents, note Shashank Joshi, un expert en terrorisme du RUSI (Royal United Services Institute). Leurs familles veulent les venger.»

Sans nouvelle victoire à revendiquer, le groupe terroriste qui a inspiré la crainte pendant des années est destiné à décliner. À cela s’ajoute la difficile recherche de fonds pour le groupe, après la mort de son chef millionnaire. Dans certains cas, on a eu recours à des activités criminelles. «Cela en démoralise certains, alors que d’autres sont plus intéressés par les profits que par l’idéologie», dit James Forest.

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