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Cuba-É.-U.: le Canada a facilité les discussions

OTTAWA – La Maison-Blanche a remercié le Canada d’avoir accueilli les rencontres qui ont mené à la restauration des relations diplomatiques et des liens économiques et de voyage entre les États-Unis et Cuba.

Les hauts fonctionnaires de l’administration Obama ont indiqué que le Canada avait été indispensable puisqu’il a accueilli la majorité des rencontres secrètes, qui ont eu lieu durant plus d’un an.

Ils ont précisé que la première rencontre formelle avec les Cubains s’était produite au Canada au mois de juin dernier, et que plusieurs autres discussions étaient survenues par la suite.

Le premier ministre Stephen Harper a tenté de minimiser la contribution du Canada, affirmant en entrevue à la CBC que le Canada n’avait pas été médiateur ni joué tout autre rôle dans les discussions. Mais il a qualifié l’annonce, mercredi, d’avancée longuement attendue.

«Nous avons ouvert des lieux où les deux pays pouvaient discuter et explorer les manières de normaliser leurs relations, a dit le premier ministre. Je crois personnellement que les changements arrivent à Cuba, et (cette entente) aidera.»

Néanmoins, ces changements verront le jour lentement dans une société et une économie dont l’entrée dans le 21e siècle se faisait attendre depuis longtemps, a exprimé M. Harper.

Selon le premier ministre, des virages se prendront probablement avec la prochaine génération. «Bien qu’il y ait certaines démocraties viciées sur le continent, il s’agit du seul véritable endroit où les élections ne sont absolument pas libres», a-t-il fait valoir.

M. Harper avait déjà affirmé lors d’une entrevue en 2009 que la stratégie américaine envers Cuba — son embargo vieux de 50 ans — n’avait simplement «pas fonctionné».

M. Harper a publié un communiqué pour féliciter les deux pays pour leur accord, qui marque un changement historique dans l’histoire de la politique américaine après un demi-siècle d’hostilités envers Cuba, remontant à la guerre froide.

L’annonce coïncide avec la libération du prisonnier américain Alan Gross et de trois Cubains emprisonnés aux États-Unis.

Le pape François s’est aussi engagé personnellement dans le processus et a envoyé des lettres distinctes à M. Obama et à M. Castro cet été pour les inciter à améliorer leurs relations.

«Le Canada est en faveur pour Cuba d’un avenir ouvert aux valeurs fondamentales que sont la liberté, la démocratie, le respect des droits de la personne et de la règle du droit», a déclaré M. Harper dans un communiqué.

«Le Canada s’est réjoui d’être l’hôte de hauts dirigeants des États-Unis et de Cuba, ce qui leur a permis de tenir ces importants pourparlers avec la discrétion nécessaire.»

Le porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d’affaires étrangères, Paul Dewar, a affirmé que les diplomates canadiens se devaient d’être salués pour leur travail persistant dans ce dossier.

«Voici un exemple concret de ce que peut accomplir la diplomatie, un domaine où le Canada a toujours excellé», a dit M. Dewar par communiqué.

«Aujourd’hui est une bonne journée pour toutes les personnes qui pensent que l’engagement est l’outil le plus efficace de la diplomatie. Nous souhaiterions que cette approche constructive soit employée davantage dans la politique étrangère du Canada», a-t-il ajouté.

Le chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a écrit sur Twitter que le PLC était un «ami de ces deux pays» et saluait Cuba et les États-Unis pour cette «avancée positive». En visite en Colombie-Britannique, M. Trudeau a aussi dit croire que le Canada avait joué historiquement un rôle important d’intermédiaire entre ces deux pays.

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