Les grands prédateurs d’Europe en voie de déjouer l’extinction

Les grands carnivores d’Europe reprennent du poil de la bête, selon le recensement le plus exhaustif réalisé à ce jour sur l’état de la faune européenne, qui a été publié jeudi dans la revue Science.

Les populations de loups, de lynx, d’ours et de gloutons prédateurs qui étaient, il y a un siècle encore, sur le point de s’éteindre, sont maintenant stables ou en croissance, indique l’étude, fruit de l’effort collectif de 76 chercheurs répartis dans 26 pays.

Les ours, avec 17 000 têtes, comptent le plus grand effectif d’Europe, suivis par les loups – 12 000 têtes –, les lynx – 9000 têtes – et les gloutons, qui arrivent en queue de peloton avec 1250 individus répartis entre la Norvège, la Suède et la Finlande.

Cette renaissance des grands carnivores d’Europe est le fruit des mesures de conservation mises en place par l’Union européenne, estiment les auteurs du recensement.

«On assiste, à travers le continent, à une recolonisation de zones géographiques d’où ils avaient disparu.» – Guillaume Chapron, maître de conférences en écologie à l’Université suédoise des sciences agricoles et coordinateur de l’étude, dans une entrevue accordée au quotidien français Le Monde, jeudi

L’Europe compte ainsi deux fois plus de loups que les États-Unis, alors que la densité de population sur le Vieux Continent est beaucoup plus importante, analysait le journal Le Monde jeudi. L’aménagement de territoires réservés aux grands carnivores aurait permis la reproduction de ceux-ci, malgré une cohabitation qui a souvent été difficile entre ces espèces animales et les humains.

Les auteurs du recensement soulignent que l’augmentation des populations de grands carnivores s’est effectuée de manière naturelle, sans que les gouvernements européens interviennent directement pour réimplanter ces espèces sur leur territoire.