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La formation du gouvernement tarde en Afghanistan

KABOUL – Après trois mois en poste et après avoir promis une réforme complète du gouvernement pour mettre fin à la corruption et l’incompétence, le président afghan Ashraf Ghani et son ancien rival politique devenu chef de l’exécutif, Abdullah Abdullah, n’ont toujours pas nommé un seul membre de leur conseil des ministres.

Les nominations ont été maintes fois reportées, ce qui signifie que M. Ghani est seul pour gérer de nombreux dossiers, de l’insurrection renouvelée des talibans au rapprochement historique du pays avec le Pakistan. Cette difficulté à nommer des ministres alimente aussi les rumeurs voulant que MM. Ghani et Abdullah sont comme chien et chat.

De nombreuses sources près des deux politiciens notent que, tout de même, ils se sont partagé à l’amiable la tâche de sélection des ministres potentiels.

Dans cette situation déjà complexe, le président tient de plus à représenter la mosaïque complexe d’intérêts des Afghans, a indiqué le porte-parole du président, Nazifullah Salarzai. M. Ghani tient à former un gouvernement méritocratique, et se distancer de la philosophie de patronage qui a régné durant les 13 dernières années, sous le régime du président Hamid Karzai. M. Ghani a précédemment souligné qu’il voulait nommer des gens qui n’avaient jamais été ministres et qu’il voulait plus de femmes dans les postes de direction.

Le retrait imminent de l’armée américaine et de l’OTAN de l’Afghanistan, coïncidant avec une remontée des attaques des talibans, pose un défi — surtout sans ministre de la Défense. Le président a également effectué un rapprochement diplomatique avec le Pakistan après une dizaine d’années de méfiance mutuelle, mais n’a pas de ministre des Affaires étrangères pour faire la navette entre les deux capitales. L’Afghanistan est enlisé dans une crise économique, mais n’a pas de ministre des Finances.

Dans les médias locaux et la population, la lenteur du processus provoque la frustration et amène certains à croire que le gouvernement d’unité nationale formé après des élections mouvementées et contestées ne peut fonctionner. Le porte-parole du président croit que c’est possible.

«La relation entre Dr. Ghani et Dr. Abdullah est bonne et ils sont d’accord sur les choix qu’ils font. Quiconque est choisi doit rendre des comptes au président et travailler avec lui chaque jour. Donc s’il y avait des différends sur le choix des représentants, le gouvernement ne pourrait simplement pas fonctionner et il serait voué à l’échec», a fait valoir Nazifullah Salarzai.

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