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Nigeria: le scrutin continue malgré les attaques

Michelle Faul et Shehu Saulawa - La Presse Canadienne

ABUJA, Nigeria – Des combattants du groupe extrémiste Boko Haram ont attaqué des bureaux de vote dans le nord du Nigeria dimanche, alors que des milliers de manifestants demandaient l’annulation des élections dans un riche État pétrolier du sud du pays.

Deux membres du personnel électoral ont été tués samedi au cours des perturbations du scrutin organisées par Boko Haram, a affirmé aux journalistes Attahiru Jega, président de la Commission électorale nationale indépendante.

Le vote s’est tout de même poursuivi dimanche dans certaines régions, après que de nouvelles machines destinées à lire les cartes biométriques des électeurs eurent fait défaut et retardé le début de l’enregistrement des bulletins samedi. Dans d’autres régions, le comptage est déjà commencé.

Les premiers résultats de ce qui s’annonçait comme un duel entre le président sortant, Goodluck Jonathan, et l’ancien dictateur militaire Muhammadu Buhari sont attendus au plus tôt lundi soir. Un second tour pourrait être organisé si un gagnant ne se dégage pas clairement. Le scrutin vise également à renouveler les 360 sièges de la chambre basse.

Des membres de Boko Haram s’en sont pris à des bureaux de vote et ont détruit du matériel électoral dans deux villes du nord-est, Kirfi et Alkaleri, dimanche, avant de se rendre aux abords de la ville de Bauchi et de tirer plusieurs coups de feu, selon des témoins. Dans la soirée, les autorités ont imposé un couvre-feu d’une durée illimitée à Bauchi.

La veille, les extrémistes de Boko Haram ont tué au moins 41 personnes, dont un député, en plus de semer la panique parmi les centaines d’électeurs présents dans les bureaux de vote de trois États du nord-est du pays.

Dans le sud du pays, des milliers de partisans du principal parti d’opposition — le Congrès progressiste (APC) de Muhammadu Buhari — sont descendues dans les rues de Port Harcourt pour dénoncer les prétendues fraudes électorales et l’assassinat présumé de trois personnes, dont un soldat, samedi. Cette manifestation dans la capitale de l’État pétrolier de Rivers s’est déroulée sous haute surveillance policière, mais s’est terminée dans le calme.

Les manifestants demandent l’annulation de l’élection présidentielle. «Nous sommes préoccupés par ce qu’il semble se passer dans l’État de Rivers, (où) il y a plusieurs cas présumés de malversations», a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante en conférence de presse.

M. Jega a affirmé que la Commission enquêtait en vue de répondre à la demande de l’APC, qui souhaite que les élections soient annulées et reportées.

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