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Grandeurs et misères d’Obama dans le monde

NATIONAL HARBOR, MD - MARCH 23: U.S. President Barack Obama waves after he spoke during the SelectUSA Investment Summit March 23, 2015 in National Harbor, Maryland. The summit brought together investors from around the world to showcase the diversity of investment opportunities available in the U.S. (Photo by Alex Wong/Getty Images) Photo: Getty

Barack Obama a entamé la dernière année de sa présidence à la tête des États-Unis. Au cours de ses deux mandats, son administration aura réussi à redorer le blason américain – passablement écorché par les malheureuses épopées de son prédécesseur en Irak et en Afghanistan – aux yeux du monde. Métro a discuté des succès et des échecs qui ont parsemé le règne du président Obama avec le professeur Stephen Walt, spécialiste de politique étrangère à la Kennedy School of Government de l’Université Harvard.

Accord avec l’Iran
Au début de sa présidence, Barack Obama avait tendu la main aux Iraniens dans son discours intitulé «Un nouveau départ», qu’il avait prononcé au Caire, en Égypte. Sept ans plus tard, l’Iran est de retour dans le giron international, allégé de son programme d’armement.

«Le Moyen-Orient fait face en ce moment à des défis très importants qui ne pourront jamais être résolus si un des acteurs majeurs dans la région continue d’être exclu de la solution», analyse Stephen Walt.

¡Hola Cuba!
Le rapprochement entre Washington et La Havane est à compter parmi les bons coups d’Obama, selon M. Walt.

«L’approche de l’administration Obama dans ce dossier fait état de l’échec de l’acharnement américain envers Cuba. Un demi-siècle d’embargo économique n’aura pas réussi à renverser le régime des Castro. La normalisation des relations permettra sans doute d’améliorer la situation sur l’île, en plus d’arrêter l’absurde entêtement américain, si dommageable pour sa réputation dans le reste du monde.»

«Barack Obama a compris qu’il y a des limites à ce que les États-Unis peuvent accomplir dans le monde.» – Stephen Walt, spécialiste de la politique étrangère à la Kennedy School of Government de l’Université Harvard, répétant que les États-Unis constituent un pays très sécuritaire qui ne doit pas tout régler par la voie militaire et qui gagnerait à «diriger» depuis les coulisses.

Pas de panique avec État islamique
Un Américain a plus de chances d’être frappé par la foudre que d’être victime d’un attentat d’État islamique (EI), selon M. Walt, et Barack Obama fait bien de ne pas envoyer de troupes combattre le groupe.

«EI ne menace pas l’existence des États-Unis, et son importance est grandement exagérée. Les attentats de Paris sont dramatiques, cela va de soi, mais EI ne pourra pas s’étendre dans le monde. Son éradication, de plus, dépend d’acteurs locaux; aucune puissance étrangère ne pourra résoudre ce problème», confie-t-il à Métro.

Les échecs
L’administration Obama aura aussi connu son lot d’échecs, explique M. Walt, principalement en ce qui a trait à l’héritage laissé par celle de son prédécesseur.

«L’intervention en Libye fut un désastre. Le chaos créé par Bush en Irak est pire que ce que le pays vivait avant. La guerre en Afghanistan demeure impossible à gagner. La solution des deux États entre Israël et la Palestine,semble désormais impossible, et les États-Unis en sont en partie responsables».

Infos
Stephen Walt
Conférence gratuite sur la politique américaine au Moyen-Orient, organisée par le CÉRIUM de l’Université de Montréal, jeudi à 16h. Retransmission en ligne au cerium.umontreal.ca

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