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Les deux gagnants de la primaire au New Hamsphire veulent s’attaquer à l’ALENA

Democratic presidential candidate, Sen. Bernie Sanders, I-Vt., reacts to the cheering crowd at his primary night rally Tuesday, Feb. 9, 2016, in Manchester, N.H. (AP Photo/J. David Ake) Photo: J. David Ake/The Associated Press

MANCHESTER, N.H. — L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) fait l’unanimité chez les gagnants démocrate et républicain de la primaire au New Hampshire. Le démocrate Bernie Sanders et le républicain Donald Trump souhaitent tous deux s’attaquer à l’accord commercial s’ils sont portés à la présidence des États-Unis.

Les objectifs ambitieux des candidats se heurtent toutefois à des obstacles politiques et légaux titanesques, à commencer par le fait que MM. Sanders et Trump n’ont pas encore remporté l’investiture de leurs partis respectifs, et leur accession à la Maison-Blanche est encore loin d’être assurée.

Les politiciens ont toutefois signalé clairement qu’ils voulaient mettre fin à l’accord commercial conclu en 1994, qui a eu des conséquences importantes sur le commerce entre ses signataires — le Canada, les États-Unis et le Mexique.

M. Trump a déclaré à l’automne au réseau CBS qu’il voulait au moins renégocier l’ALENA, sinon l’abroger complètement. Le milliardaire a qualifié l’accord de “désastre”, ajoutant que “toute entente avait une fin”.

Le candidat républicain a dit qu’il aimait l’idée du libre-échange en théorie, soulignant toutefois que cette entente n’était pas viable. Comme pour sa proposition d’interdire l’entrée aux musulmans aux États-Unis, M. Trump est resté vague sur les détails de cet objectif.

Bernie Sanders est quant à lui resté cohérent sur ce sujet tout le long de sa carrière au Congrès. Il s’est toujours vigoureusement opposé à l’ALENA depuis sa signature et il avait organisé une manifestation mémorable contre l’entente.

M. Sanders avait même présenté une loi qui aurait sabré dans le salaire des politiciens américains pour les harmoniser avec ceux du Mexique et ainsi faire ressentir aux élus ce qu’ils imposent aux travailleurs.

“L’essence de L’ALENA est que les travailleurs américains seront forcés de compétitionner contre les pauvres et désespérés Mexicains qui gagnent un salaire minimum de 58 cents par heure”, avait déploré Bernie Sanders devant la Chambre des représentants, où il avait siégé avant d’être élu au Sénat.

Dans sa plateforme, le politicien promet de “renverser” certaines politiques commerciales, dont l’ALENA.

Mais selon un avocat commercial, le terme “renverser” suggère plusieurs options. Mark Warner est sceptique sur la possibilité que l’un ou l’autre des candidats ne mette fin à l’accord puisqu’il s’agirait d’un processus très complexe.

Même si un président donnait un préavis de six mois signifiant que les États-Unis se retirent de l’entente, certains éléments de l’ALENA ont été enchâssés dans l’accord de l’Organisation mondiale du commerce.

Un autre problème soulevé par d’autres experts est que les tarifs ne se rétabliraient pas automatiquement — le Congrès devrait les réimposer, ce qui ne serait pas une démarche facile en soi puisque les mesures devraient être approuvées par les deux chambres, dont le Sénat, où 60 pour cent des voix sont nécessaires.

Et finalement, il y a un autre défi de taille: la réalité de l’économie moderne. M. Warner a fait remarquer les entreprises deviennent de plus en plus mondialisées et qu’elles développent leurs produits en fonction de leur exportation partout sur la planète.

“On verrait des entreprises devenir folles. Comment renverser ces chaînes d’approvisionnement maintenant? Renverser l’ALENA équivaudrait à fermer la porte de la grange quand tout le monde est parti. Les changements qui ont été faits ont déjà (eu leurs effets)”, a-t-il constaté.

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