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L’OMS évoque des moustiques génétiquement modifiés pour combattre le Zika

GENÈVE, Suisse — L’Organisation mondiale de la Santé a prévenu mardi que des méthodes controversées, comme les moustiques génétiquement modifiés, devront possiblement être utilisées pour combattre les moustiques qui propagent le virus Zika à travers l’Amérique.

Le virus a été associé à une explosion du nombre de cas de bébés nés avec une tête anormalement petite, notamment au Brésil.

L’agence onusienne de la santé a déclaré que le Zika représente une urgence sanitaire mondiale, même si rien ne prouve encore clairement que le virus soit responsable de ces cas de microcéphalie.

L’OMS indique que son groupe consultatif recommande maintenant de nouveaux essais en champ des moustiques modifiés, qui n’ont pour le moment fait l’objet que de tests limités dans les îles Caïmans et en Malaisie.

Compte tenu de l’ampleur du problème, l’OMS encourage les pays touchés à utiliser dès maintenant les méthodes nouvelles et anciennes pour combattre les moustiques.

L’OMS dit que 34 pays sont touchés par l’épidémie, surtout en Amérique latine.

La chef de l’OMS, la docteure Margaret Chan, se rendra au Brésil la semaine prochaine pour rencontrer le ministre de la Santé et d’autres responsables, afin de discuter du Zika et des cas de microcéphalie.

L’OMS dit que d’autres agences onusiennes ont déjà eu recours à des insectes stériles pour combattre les espèces nuisibles pour l’agriculture.

L’agence onusienne affirme que le moustique Aedes aegypti qui propage le Zika — et des maladies comme la dengue et la fièvre jaune — est un moustique “agressif” qui utilise des “attaques furtives” pour piquer ses victimes. Elle rappelle que le moustique témoigne d’une capacité d’adaptation exceptionnelle.

Le mois dernier, la firme biotechnologique britannique Oxitec a dit que des tests menés au Brésil en 2015 ont démontré que des moustiques mâles rendus stériles génétiquement ont réduit de 82 pour cent les larves de moustiques qui propagent les maladies dans un quartier de la ville de Piracicaba. Les mâles modifiés génétiquement ne transmettent aucune maladie, puisque seules les femelles piquent.

Des écologistes craignent que l’élimination complète d’une population d’insectes ne puisse avoir des répercussions imprévues sur l’écosystème.

D’autres experts rappellent que le moustique Aedes aegypti est arrivé accidentellement en Amérique il y a des centaines d’années et qu’on peut donc — probablement — l’éliminer en toute sécurité.

Des médecins brésiliens ont prévenu la semaine dernière que le Zika n’est possiblement pour rien dans l’explosion des cas de microcéphalie. Ils pointent plutôt du doigt un larvicide qui est ajouté à l’eau pour empêcher les larves de moustiques de se développer. L’OMS réplique toutefois que les études scientifiques réalisées sur le produit ne permettent pas de conclure à un tel lien.

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