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Le plan européen de déportation des réfugiés décrié de toutes parts

Migrant hold banners during a protest demanding the opening of the border between Greece and Macedonia in the northern Greek border station of Idomeni, Greece, Wednesday, March 23, 2016. The U.N. refugee agency pulled out staff Tuesday from facilities on Lesbos and other Greek islands being used to detain refugees and migrants as an international deal with Turkey came under further strain. (AP Photo/Darko Vojinovic) Photo: Darko Vojinovic/The Associated Press

L’accord conclu entre Bruxelles et Ankara concernant la déportation des réfugiés ayant trouvé asile en Europe vers la Turquie a subi un revers, hier, alors que quatre agences d’aide aux demandeurs d’asile ont refusé de participer à sa mise en œuvre.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Médecins sans frontières (MSF), le International Rescue Committee et le Conseil norvégien pour les réfugiés ont tous affirmé que le plan européen contrevenait aux lois internationales en matière de droits d’asile, rapportait le quotidien britannique The Guardian mercredi.

«UNHCR ne s’impliquera pas dans le retour ou la détention des réfugiés», a ainsi affirmé hier Melissa Fleming, porte-parole de l’agence onusienne, assurant toutefois que cette dernière continuerait à aider les autorités grecques à accueillir et à héberger les quelques 40 000 réfugiés qui demeurent coincés en Grèce.

Marie Elisabeth Ingres, chef de la mission mise en place par MSF en Grèce, a également condamné le plan de renvoi des réfugiés en Turquie.

«Nous refusons de prendre part à un système qui bafoue les besoins humanitaires des demandeurs d’asile.» -Marie Elisabeth Ingres, chef de la mission de Médecins sans frontières en Grèce

«Nous ne laisserons pas notre aide être instrumentalisée en faveur de déportation de masse», a-t-elle indiqué mercredi.

Au cours de la dernière année, plus d’un million de demandeurs d’asile ont afflué en Europe par l’étroit détroit qui sépare le littoral turc et les îles grecques, mettant à mal les capacités d’accueil de l’Union européenne en général et de la Grèce en particulier. Pour remédier à la crise, Bruxelles et Ankara ont conclu un accord, la semaine dernière, qui prévoit la relocalisation de presque tous les réfugiés dans des camps situés en Turquie.

Plusieurs s’inquiètent toutefois pour la sécurité des demandeurs d’asile une fois en sol turc. Ankara a en effet retourné par le passé des réfugiés syriens, afghans et irakiens dans leur pays d’origine.

L’Union européenne a cependant qualifié de pays sûr la Turquie pour conclure l’accord.

Un plan chaotique
Dans une entrevue avec The Guardian, Giorgos Kazanos, le maire de l’île de Lesbos, qui reçoit la majorité des réfugiés accostant en Grèce, a indiqué qu’il n’avait aucune idée de la façon dont les réfugiés seront retournés en Turquie.

«Personne ne sait. Les directives changent toutes les cinq minutes», a-t-il indiqué au quotidien.

Un demandeur d’asile s’est immolé en Grèce mardi, pour protester contre le sort des quelque 40 000 réfugiés qui sont coincés en Grèce.

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