L’ancienne présidente argentine refuse de témoigner dans une affaire de fraude
BUENOS AIRES, Argentine — L’ancienne présidente argentine Cristina Fernandez a refusé mercredi de témoigner dans une affaire de fraude gouvernementale.
À sa sortie du tribunal, la politicienne s’est lancée dans une tirade enflammée similaire à celles pour lesquelles elle était connue alors qu’elle était au pouvoir, se proclamant victime d’une chasse aux sorcières politique.
Des milliers de ses partisans s’étaient massés autour du tribunal pour l’acclamer.
Le juge Claude Bonadio avait demandé à Mme Fernandez de témoigner concernant le rôle qu’elle pourrait avoir joué dans la décision de la banque centrale de vendre des dollars américains sur le marché à terme, à un prix artificiellement bas, dans les mois qui ont précédé son départ de la présidence en décembre.
À ce moment, un écart important séparait le taux officiel d’échange du peso argentin face au dollar et le taux offert sur le marché noir florissant.
Le juge Bonadio affirme que la vente de dollars sous le cours du marché a coûté 5,2 milliards $ US à l’État argentin, en plus de permettre aux acheteurs de faire fortune. Mme Fernandez nie toute malversation.
Le magistrat devra maintenant décider d’ici dix jours s’il porte des accusations contre l’ancienne présidente ou s’il l’exclut de l’enquête.
Mme Fernandez a dirigé le pays entre 2007 et 2015. Elle ne jouit d’aucune immunité.
De multiples allégations ont éclaboussé son administration, mais ses partisans prétendent que sa décision de ne rechercher aucune fonction officielle l’an dernier — ce qui lui aurait conféré une certaine protection — prouve qu’elle n’a rien à se reprocher.