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Est-ce que les diffuseurs respectent le web?

La vie n'est pas un magazine Photo: ICI Radio-Canada

Ce matin, j’ai eu une réflexion à la suite d’un communiqué de Radio-Canada à propos d’une «nouveauté» sur les ondes d’ICI ARTV. Voici un extrait :

Dès le samedi 23 avril, à 18 h 30, retrouvez Catherine Trudeau et Léane Labrèche-Dor dans LA VIE N’EST PAS UN MAGAZINE sur ICI ARTV. Cette série originale d’ICI Tou.tv est un rendez-vous conçu spécifiquement pour les femmes d’aujourd’hui qui vivent à l’heure des médias sociaux.

J’en avais parlé le mois dernier lorsqu’on dévoilait les nouveautés d’ICI Tou.tv et je dois avouer être un peu déçu de voir La vie n’est pas un magazine au petit écran si rapidement. C’était prévisible, mais je le vois comme un désaveu du web. Je m’explique.

Radio-Canada a fait un beau travail pour revamper l’offre sur ICI Tou.tv, même si celle-ci est encore limitée et trop souvent reliée à l’offre télévisuelle.  En mars, on déployait cinq nouveautés exclusivement sur la plateforme. Quelques semaines plus tard, l’exclusivité est déjà partagée sur les ondes d’ICI ARTV et c’est décevant.

Pourquoi aussi rapidement? Pourquoi offrir deux fois le même contenu sur deux environnements payants différents? Pourquoi toujours penser à la télévision en premier et au web ensuite?

Oui, La vie n’est pas un magazine était sur le web avant, mais était-ce vraiment une production web? J’ai plutôt l’impression que Radio-Canada a fait de la télévision bon marché en déclinant sous toutes ses formes une production. Ils ont fait de la télé «comme d’habitude», mais ils ont maximisé l’utilisation du contenu.

Donc, on fait un gros buzz pour la sortie sur ICI Tou.tv dans le but de mousser les abonnements. Ensuite, gros buzz pour le dévoilement sur ICI ARTV pour inciter les gens à conserver la chaîne dans leur programmation. Même contenu, différents contenants.

Ça me porte à croire que le web et son auditoire restera toujours un parent pauvre pour les décideurs télévisuels. Un ennemi à apprivoiser au lieu d’un univers à découvrir. On sent un effort, mais plus par nécessité que par envie de se réinventer. Tout ça sans parler des «expériences simultanées» et des jeux/applications associés à des émissions pour augmenter la rétention de l’auditoire.

La télévision est en mode survie et son réflexe est de ramener les gens devant leur téléviseur au lieu d’aller là où ils ont les yeux rivés, c’est-à-dire le web, les téléphones intelligents et tous les petits écrans qui ne sont pas forcément au centre d’un salon.

La vie n’est pas un magazine pourrait ainsi devenir La télévision ne sera jamais du web, tant et aussi longtemps que les mentalités de nos décideurs et diffuseurs n’auront pas changés.

D’ici là, bienvenue au royaume du contenu recyclé en boucle infinie entre votre télévision et le web. Bientôt, Symphorien sera de retour dans votre iPhone avec des sonneries personnalisées (je blague, mais je ne serais pas surpris).

Ceci dit, j’aime beaucoup La vie n’est pas un magazine, je visionnais d’ailleurs des épisodes hier soir sur ma tablette. Par contre, j’aimerais voir un véritable effort de développer un modèle de production qui resterait à 100% sur le web, là où les usagers sont de toute façon.

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