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Quand la défaite fait mal

La défaite fait mal. Très mal. Et pas uniquement chez le Canadien de Montréal qui traverse une longue et horrible séquence de revers.
À tort, certains croient qu’il suffit d’avoir du talent, d’être béni des dieux ou d’être riche pour éviter le stress inhérent aux difficultés de la vie. Faux! Car personne n’est à l’abri de l’échec et de ses ravages!

Certes, les hockeyeurs, comme les nantis d’ailleurs, portent des habits griffés, roulent en bolide, vivent dans de belles demeures qui valent des millions, se déplacent en vols nolisés, fréquentent les meilleurs hôtels et mangent dans les plus chics restaurants.

Cependant, le citoyen moyen n’a aucune idée du nombre de «privilégiés» qui sont, contrairement à ce qu’il pourrait croire, au bord de la débâcle, de la panne professionnelle ou personnelle et de l’adversité. Dans la vraie vie, eux aussi sont soumis à de rudes épreuves.

Quand la roue tourne mal, l’humain, quel qu’il soit, s’énerve, perd confiance et passe en mode panique. Il devient fragile, car sa panne sèche lui fait carrément oublier qu’il a été bon un jour.

Regardez le non-verbal de Michel Therrien, l’entraîneur expérimenté du Canadien, et les visages livides de ses joueurs les plus talentueux durant ce mois cauchemardesque de décembre. Ils semblent perdus. Et à force de vouloir s’en sortir par n’importe quel moyen, ils ne font que sombrer encore plus. Comme dans les sables mouvants, à trop s’agiter, l’enlisé ne fait que s’enfoncer.

Dans les circonstances, une des premières citations que j’ai retenue dès mon arrivée au Québec grâce à 110 %, la populaire émission sportive de la défunte TQS, résume bien cet état de l’humain abattu : «Ça se passe entre les deux oreilles» pour tout le monde.

Pour en sortir, nos analystes sportifs aiment parler de l’importance de «la dureté du mental», comme le dit si bien Bob (Marc Messier) dans le film culte Les Boys. Et c’est en pleine traversée du désert que les plus coriaces démontrent de quel bois ils se chauffent.

Lorsque le doute envahit un humain, ce n’est surtout pas le temps pour lui de vouloir en faire trop, de sombrer dans la surenchère et d’en mettre plein la vue à ses dénigreurs. Tenter le tout pour le tout et n’importe comment érode le talent.

Quand ça va mal, le courage de tourner le dos à la grosse vague pour subir sa fougue s’impose. Rien ne vaut la patience, l’ardeur au travail et la solidarité dans le travail d’équipe. La foi en soi finit toujours par donner des fruits.

C’est dans la défaite qu’on apprend à se connaître soi-même. C’est au creux de la vague qu’on se forge pour se surpasser. Comme sur une patinoire de la LNH, il faut apprendre à payer le prix. La récompense sera sûrement au rendez-vous.

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