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La dépression de l’époque

Garbage pile in trash dump or landfill. Pollution concept. Photo: Getty Images/iStockphoto

Peut-être ressentez-vous une sensation étrange lorsque vous entendez parler de crise écologique? Lire des articles qui projettent les scénarios catastrophes fait naître chez plusieurs une anxiété diffuse, comme si le corps et le cerveau cherchaient à nous préparer aux bouleversements à venir.

Il y a quelques jours, lors d’un souper, une amie racontait qu’elle avait passé le temps des Fêtes déprimée parce que la prise de conscience est soudainement devenue plus concrète que jamais. Bien sûr, elle sait depuis longtemps que la situation environnementale est alarmante, mais là, c’est différent: le point de non-retour arrive à une vitesse vertigineuse. Elle comprenait que nos vies seraient radicalement changées dans un avenir rapproché.

Quand l’horizon semble aussi obstrué, comment ne pas ressentir de l’abattement?

Plusieurs chercheurs et chercheuses ont étudié les réactions psychologiques liées aux changements climatiques qui s’opèrent sur la planète. Un philosophe australien, Clive Hamilton, fait le lien avec les différentes phases traversées lors d’un deuil: d’abord le déni, suivi de la colère et du marchandage, puis la dépression, et enfin l’acception. C’est une hypothèse que fait également la biologiste Anne-Caroline Prévôt, qui explique, dans un article publié sur Reporterre, que le cerveau cherche à se protéger face à des informations qui seraient trop déstabilisantes. C’est là qu’apparaissent divers mécanismes de rejet et d’évitement.

Toutes ces réactions psychiques de détresse ne sont donc pas étonnantes puisque les informations qu’on reçoit sur l’état de la planète Terre ont quelque chose d’assommant. C’est extrêmement troublant d’avoir à assimiler l’idée que le monde tel que nous le connaissons est en déliquescence.

Mais c’est désormais bel et bien notre réalité.

La bonne nouvelle, c’est qu’une fois qu’un deuil est surmonté, on regagne la capacité d’agir et de se projeter dans l’avenir. Il ne s’agit donc pas de démissionner, mais de renouer avec la volonté de se battre. Chercher coûte que coûte à renverser le cours des choses. Ça ne sera possible qu’en cessant le marchandage avec le modèle économique actuel qui nous a propulsés tout droit dans le mur. La tâche est colossale face à des gouvernements et industries qui cherchent le profit à court terme au détriment de notre avenir à long terme, mais il est dit que de se mettre en action contribue déjà à sortir de la noirceur.

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