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Cher inspecteur: frites au pétrole et vapotage cancérigène

Photo: Getty Images/iStockphoto

Bien des lecteurs demandent à l’inspecteur viral d’enquêter sur toutes sortes de nouvelles douteuses et absurdes qu’ils ont trouvé sur le web. L’inspecteur n’a malheureusement pas toujours le temps d’écrire un article complet pour chacune d’entre elles. Voici donc deux petites démystifications demandées par des lecteurs:

Des frites à l’or noir

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«Bonjour, j’aimerais savoir s’il est vrai qu’il y a du silicone et du pétrole dans les frites de McDonald’s.» (lien) – Lorraine

Bonjour Lorraine! En premier lieu, l’article que vous avez inclus dans votre courriel cite comme source principale Quenelplus, le site de l’humoriste français extrêmement controversé Dieudonné… disons que ça ne commence pas très bien!

D’après ce que l’inspecteur arrive à déterminer, la liste d’ingrédients dans les frites du McDonald’s que met de l’avant votre lien est véridique. Le polydimethylsiloxane (notre collègue nous fait savoir qu’on ne peut malheureusement pas jouer ce mot à Scrabble) est bel et bien un polymère à base de silicone, et le tert-Butylhydroquinone (TBHQ) est un dérivé du benzène.

En bref, oui, il y a bel et bien ces ingrédients dans les frites du McDo – dans l’huile dans laquelle les frites sont… frites. Mais il n’y a pas directement de silicone et de pétrole dans votre trio McValeur.

Il faut toutefois noter que le polydimethylsiloxane, qui est utilisé pour éviter les éclaboussures d’huile, et qui est aussi présent dans les « silly putty » et les shampooings, est considéré sécuritaire dans la nourriture. Le tert-Butylhydroquinone est utilisé dans l’huile au restaurant pour préserver celle-ci. Sa concentration est surveillée, et il est considéré sécuritaire dans les concentrations permises.

À noter que votre article répète la vieille histoire que le glutamate monosodique (GMS, ou l’ingrédient soi-disant responsable du «syndrome du buffet chinois») est neurotoxique. C’est faux.

Les vapoteuses de la mort

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«J’aimerais vous proposer une fausse nouvelle terriblement dangereuse à démystifier. Un titre trompeur de l’AFP affirme que la vapoteuse peut être 5 à 15 fois plus cancérigène que la cigarette, alors qu’il s’agit uniquement du taux de formaldéhyde dans des conditions complètement différentes de la pratique courante.» (lien) – Jean-Michel

L’inspecteur viral adore avoir des lecteurs aussi assidus que vous, Jean-Michel!

En effet, l’article en question titrait «La cigarette électronique peut-être 5 à 15 fois plus cancérigène que le tabac, selon une étude». Le hic, c’est que dans l’article, on peut lire que ce n’est pas le cas lors de l’utilisation normale d’une vapoteuse.

L’étude a déterminé que, lors d’une utilisation normale, le liquide d’une vapoteuse ne dégage pas de méthanal (formaldéhyde), une substance cancérigène. Les chercheurs ont alors soumis le liquide à des températures beaucoup plus chaudes que ne le ferait une vapoteuse bien calibrée. Ils ont alors trouvé des niveaux de 10 à 15 fois plus élevé que dans des cigarettes.

Mais cela ne veut rien dire. Le liquide a beau émettre du méthanal à ces températures, reste que c’est à des températures que les utilisateurs de vapoteuse n’utiliseront jamais. On peut même lire dans l’article que Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres, considère que «cette recherche ne reflète pas la réalité», puisque «quand les fumeurs de cigarettes électroniques surchauffent le liquide cela produit un goût âcre désagréable ce qu’ils évitent de faire.»

Alors pourquoi est-ce que cet article est paru?

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