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Trop, enfin de nouvelles voix sur nos écrans

Trop
Trop Photo: Ici Tou.tv

Au dévoilement de la plateforme Véro.tv, j’étais plutôt tiède devant les titres proposés. Rien ne m’interpellait et à part un brin de curiosité, ce n’était pas une grande réussite ce lancement. Sauf qu’un titre avait piqué ma curiosité et cette semaine, il était enfin rendu disponible.

Trop, c’est une comédie dramatique exclusive au volet extra d’Ici Tou.tv. C’est aussi la première série écrite par Marie-Andrée Labbée et la distribution met de l’avant des visages moins familiers en fiction, comme Virginie Fortin et Évelyne Brochu, en plus de positionner des femmes à la réalisation.

On se mouille avec de la nouveauté et, après avoir visionné les treize épisodes, je peux vous assurer que le pari est un franc succès.

Malgré des thèmes et des situations d’apparence redondantes, Trop s’aventure dans des zones encore trop peu explorées à la télévision, notamment les troubles mentaux et les impacts concrets sur le quotidien d’une famille qui apprend sur le tas comment gérer un diagnostic qui, forcément, place des mots et une réalité sur une situation existante et familière.

Au début, j’étais dérangé par des personnages secondaires un peu approximatifs lors des premiers épisodes de la série, mais tout se rejoint merveilleusement en fin de compte et le noyau central du récit est tellement fort, touchant et réel qu’on pardonne presque tout aux petites imperfections d’une production franche et honnête.

Mention spéciale à Virginie Fortin qui incarne étonnamment une jeune femme entière, complexe, nuancée et qui se cherche. On perd l’humoriste derrière ce rôle et elle renvoie habilement la balle à une Évelyne Brochu qui brille comme jamais dans un rôle d’une femme forte qui, petit à petit, sent les murs se refermer autour d’elle et décide de prendre les choses en mains.

Ça serait facile d’accuser Trop de se contenter d’être encore une série à Montréal sur le quotidien d’une poignée de jeunes trentenaires BCBG qui ont de beaux appartements, de bons emplois et une vie remplie. Ça serait facile, mais on passerait à côté de la richesse de la proposition qui prend son souffle dans les nuances du texte, du propos et des situations.

C’est assurément la force de Trop qui offre la parole à de nouvelles voix, des nouveaux visages, pour nous offrir une série résolument moderne, juste et essentielle.

Essentielle parce qu’on parle de sujets plus chauds sans prendre de gant blanc. On traite des différences, de l’acceptation, des erreurs, des injustices, des tabous, sans tomber dans la complainte creuse.

Trop, c’est une tranche de vie qui nous est proposée et quand on l’accepte comme elle est, dans toute sa franche affirmation, on en ressort un peu écorché, mais forcément amélioré dans notre humanité.

Vous ne le verrez pas dans la bande-annonce ou dans les petites critiques élogieuses pour vous vendre la série, mais croyez-moi, Trop c’est quelque chose comme un modèle à suivre pour une télévision que je souhaite souvent à partir de maintenant. Une télévision honnête, décomplexée, humaine et sensible.

Les sujets, les situations et le contexte importent peu, l’important c’est le fond. Faut que ça vienne des tripes et en visionnant Trop, on sent la période de gestation, l’inspiration derrière, l’envie de se projeter ailleurs dans un monde plus ouvert, plus sensible et, tout simplement, meilleur.

C’est ma suggestion pour la neige qui s’éternise au printemps – sortez votre couverte chaude et visionnez tous les épisodes de Trop.

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