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Rob Ford: le dindon de la farce

Photo: ABC

À l’aube d’une inévitable élection (encore, misère!), une belle leçon de politique nous a été offerte cette semaine au pire endroit possible: à la télévision.

Politiciens, politiciennes, prenez des notes.

Le polarisant Rob Ford s’est fait aller le Monsieur aux côtés de Jimmy Kimmel, lundi soir à ABC, et il n’avait visiblement pas fait ses devoirs avant d’accepter l’invitation de l’animateur américain.

Reconnu pour son côté taquin, pour ne pas dire bitch, Kimmel s’est payé la tête du maire de Toronto aller-retour, surenchérissant après chaque nouvelle teinte de rouge atteinte par le visage confus de l’élu municipal.

Drôle pour ses détracteurs, l’exercice n’en demeure pas moins embarrassant dans la mesure où Ford s’est assis volontairement à la table de son propre dîner de cons – et il s’est fait gâter sans lendemain.

Sans revenir sur toutes les interactions entre Kimmel et Ford, vous jugerez par vous même, à aucun moment l’animateur n’avait l’intention de conduire une entrevue sérieuse avec le maire qui, depuis les frasques que l’on connaît, est devenu le bouc émissaire des États-Unis sur plusieurs plates-formes quand on cherche à rire de l’incompétence et de la bêtise.

Kimmel, à sa défense, n’est qu’une voix parmi tant d’autres.

La première question qui s’impose après un tel fiasco est: pourquoi?

Ensuite, on se demande quel est l’intérêt pour un politicien de devenir une célébrité à la télévision?

Est-ce un trop grand besoin d’attention? Une envie de plaire? Rejoindre ses électeurs? Se changer les idées?

J’ai fait l’exercice à rebours et je n’ai aucun souvenir d’une apparence favorable à la télévision d’un politicien à l’extérieur de sa fonction politique. Quand il plonge dans l’humour, c’est pitoyable au mieux. Quand il offre des entrevues, on sent le ruban de la cassette s’user d’un passage à l’autre. Inaugurer quelque chose? Bon Dieu que c’est laborieux regarder des sourires forcés.

Ford, malgré lui, est le symptôme d’un mal de plus en plus présent: celui de la politique populaire, menée de front par les candidats vedettes et les passages obligatoires à Tout le monde en parle. Laver, rincer puis répéter.

PQ, PLQ, CAQ et autres aspirants, pitié, laissez nos télés tranquilles. L’envie de recevoir «le go» n’est pas présente et mon écran n’est pas forcément plus prospère et accueillant que jamais. Ça ne charme personne les masquarades.

Ford, aussi rouge que subtil, devrait vous servir d’exemple pour quoi ne pas faire en campagne électorale.

Tenez-vous-en à la politique et laissez la variété aux gens talentueux. Nous vous remercions d’avance.

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BONUS: Une petite partie de l’humiliation totale et complète du manitou Ford.

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