Consommer ses nouvelles autrement
J’en ai parlé brièvement en critiquant la nouvelle formule du TVA nouvelles et la réalité est de plus en plus concrète: les gens ne consomment plus l’information comme avant.
Les journaux et les bulletins de nouvelles sont en voie d’extinction.
Devant l’avalanche des médias alternatifs en ligne, des usagers réactifs sur les réseaux sociaux et des émissions spécialisées sur l’actualité faisant plus dans l’éditorial que dans la nouvelle, les médias traditionnels n’ont aucune chance.
S’adapter ou périr, un mantra qui hante les salles de nouvelles d’ici et d’ailleurs.
Dans mes visionnements hebdomadaires, John Oliver, à la barre de Last Week Tonight (HBO – dimanche 23h) trône au sommet des rencontres que j’anticipe le plus.
Pour les non-initiés, John Oliver s’impose comme étant l’Infoman des Américains. On adore Jean-René Dufort pour son audace et l’éducation qu’il offre sans filtre et depuis un an, on adore tout autant Oliver qui résume l’actualité en 30 minutes et fait tomber le voile sur des histoires dont personne ne traite. Par exemple, cette semaine, Oliver tenait à dévoiler l’absurde situation des traducteurs aidant les forces armées américaines au Moyen-Orient pour se retrouver ensuite dans un bordel bureaucratique les empêchant de fuir leur pays dans lequel ils ne sont plus en sécurité en raison de leur travail.
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C’est devenu essentiel de nos jours d’avoir des journalistes baveux, divertissants, qui osent creuser ces histoires enterrées par les médias traditionnels. Parce que le ton, plus irrévérencieux, rejoint une génération plus jeune. Une génération qui consomme beaucoup de contenu en ligne et, surtout, une génération qui forgera notre futur immédiat.
Pour les informer (et non les former, comme le souhaiteraient les grands médias), il faut parler leur langage et utiliser leur médium.
Oliver et Dufort, avec leur équipe respective et leur ton unique, font avancer le journalisme dans ce sens. Tout comme Alain Gravel, avec un autre ton, qui enquête sur des dossiers sans se contenter des apparences en surface.
Les nouvelles se consomment autrement, et c’est tant mieux.
La multiplication des options permet à l’usager de choisir son discours, de regarder le monde qu’il souhaite voir. Le pouvoir de l’apparence, éventuellement, cèdera à l’assaut du réel.
Et vous, l’information, vous la consommez comment?
BONUS : l’épisode de la semaine dernière d’Infoman contenait une perle d’information à propos de l’absurde projet de pipeline à Cacouna. L’humour de Dufort me rejoint cent fois plus qu’une marche aller-retour au Bas St-Laurent par une poignée de militant. C’est à la 9e minute.
