L’imparfaite célébration qu’est le Gala Artis

Mettons tout de suite quelque chose au clair, je n’ai rien contre le Gala Artis, ni contre le fait de remettre des prix votés par le public. Au contraire, c’est important pour nos créateurs de recevoir les impressions des gens qui finissent par consommer ce qu’ils produisent. Très important même.

Mon malaise n’est pas là.

Mon inconfort en visionnant le Gala Artis, dimanche, provient de l’amère impression de me faire imposer une longue infopub pour TVA, sur les ondes de TVA avec beaucoup (beaucoup, beaucoup) d’employés de la station à l’intérieur de mon écran.

Notre télévision et notre communauté artistique ne sont pas TVA. Elles ne sont pas Charlie non plus, tant qu’à faire. Je n’étais pas à l’aise devant l’appropriation du « Je suis Charlie » lors du gala, même si la présentation était sobre et de bon goût. Le principe même de reprendre ce mouvement social lors d’un gala « TVA-centrique » me rendait mal à l’aise, et non son exécution.

Ceci étant dit, comment pourrait-on corriger le tir avec le Gala Artis?

Sans tomber dans le piège de souligner qui aurait dû, ou non, gagner un prix ce dimanche, la majorité est d’accord pour dire que certains lauréats n’étaient peut-être pas représentatifs de l’année télé 2014-2015. Ceci est sans doute le résultat du mode de votation pour le gala.

8000 personnes en tout ont été sondées afin d’établir les nominations et les gagnants. Qui sont-elles? D’où proviennent-elles? Ce n’est pas clair, mais on peut affirmer sans se tromper que 8000 personnes, c’est un très petit échantillon de la population, surtout pour un vote du public.

Pas de votes par internet, en 2015, c’est incompréhensible. Peut-être que les résultats n’auraient pas changé. Peut-être. Mais pourquoi ne pas donner véritablement la parole aux téléspectateurs dans ce que l’on présente comme étant les prix du public en télévision?

Moi, je n’ai pas voté et je suis un membre du public. Donc, si vous présentez des prix en mon nom, faudrait pas me consulter avant?

La question mérite d’être posée. Qui est le « public » selon le Gala Artis et, surtout, pourquoi est-ce que c’est lui qui décide pour l’entièreté de l’auditoire?

Sans rien enlever aux gagnants et aux artisans, disons que toute l’affaire ne sent pas très bon.