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Je préfère ta fête à la mienne

Photo: Archives

Il fut un temps où ma fête était un grand événement. Je partais le compte à rebours un ou deux mois avant, j’organisais un gros party ou une sortie mondaine et je voulais avoir le plus d’amis possible autour de moi le temps d’une soirée où on célébrait le fait que j’avançais d’une année. Il fallait que ce soit spécial à chaque fois. Quand j’y pense, c’était pas pire égocentrique comme trip, de préparer et espérer son propre anniversaire à ce point-là.

C’est peut-être un restant de notre enfance qui nous colle au derrière en vieillissant: quand on est petit, on aime être le centre de l’attention pendant une journée et surtout, SURTOUT, recevoir plein de cadeaux qui vont encombrer le sous-sol de nos parents des années durant. Puis on devient ado et là, on veut se mettre beau/belle en espérant que notre crush du moment nous souhaite bonne fête en nous croisant dans le corridor de l’école. Puis on devient jeune adulte et on veut sortir, se torcher la face avec nos amis dans un bar qu’on va évidemment fermer, aller manger au McDo à 3h30 du matin et se coucher au lever du soleil, en se disant que notre fête était complètement épique.

Bref, il fut un temps où on avait vraiment hâte à notre anniversaire. Je me souviens d’une amie au secondaire qui mettait le décompte du nombre de jours avant sa fête dans son nick MSN (je parie qu’il y a une étincelle pleine de nostalgie dans vos yeux en lisant ces mots: nick MSN) et elle commençait son décompte directement le lendemain de sa fête… à 364 jours. Si c’est pas avoir hâte de s’auto-fêter ça, je ne sais pas ce que c’est!

J’écris tout ça parce que c’était la fête de mon chum il y a quelques jours et j’ai compris que dans le fond, aujourd’hui, je préfère la fête des autres à la mienne. Ça fait déjà quelques années que je me suis calmé le pompon avec les gros partys pour mon anniversaire – je me contente d’un petit souper de famille ou d’une soirée relax avec quelques bons amis, si ça adonne – mais c’était la première fois que je fêtais un amoureux et c’était vraiment spécial. (Oui, j’ai 27 ans, c’est mon premier chum et ça fait moins d’un an qu’on est ensemble… On pourra aborder mon absence de vie amoureuse des 10 dernières années dans un prochain billet!)

En tout cas, j’ai compris qu’avec le temps on finit par prendre beaucoup plus plaisir à donner qu’à recevoir. Ben oui, quétaine de même. Mais quand je parle de donner, je ne parle pas nécessairement de cadeaux. Je parle de donner du temps, de l’attention, penser à l’autre, le surprendre, le faire sentir spécial. Et quand on aime donner, l’autre aime recevoir. Au lendemain de la fête à mon amoureux, soudainement, je me suis rendu compte que j’avais atteint la prochaine phase du cycle des fêtes: celle des adultes! Celle de nos parents, de nos tantes et de nos oncles qui nous faisaient sentir comme des vedettes quand on était petits et que c’était notre anniversaire. Dans le fond, ils en retiraient pas mal plus que nous, avec nos 3-4 nouvelles bébelles dans le sous-sol. C’est officiel, je suis une adulte (yé!) et c’est pour ça qu’aujourd’hui, je préfère vos fêtes à la mienne.

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