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Québec, voie de passage du pétrole albertain?

Photo: Jeff McIntosh/PC

La compagnie TransCanada Énergie a annoncé la semaine dernière son immense projet de pipeline «Énergie Est», un projet de 11 G$ qui vise à acheminer le pétrole lourd des sables bitumineux vers l’est du Canada.

Ce projet s’entendrait sur 4 000 km. Il consiste d’une part à transformer un gazoduc en oléoduc, et d’autre part à construire de nouveaux tronçons de pipeline à certains endroits, notamment au Québec. Énergie-Est pourrait transporter 1,1 million de barils de pétrole par jour, soit un tiers de plus que le projet de la même compagnie aux États-Unis, le projet Keystone XL.

Lors de l’annonce du projet, la compagnie a pris soin de nous dire que ce pétrole serait d’abord profitable pour le Québec et le Nouveau-Brunswick. Cette affirmation est fausse. Il faut savoir que ce pipeline transportera du pétrole lourd des sables bitumineux. Or, ni la raffinerie de l’est de Mont-réal ni celle de Saint-Romuald ne peuvent raffiner du pétrole lourd. Et lors de l’annonce, ce ne sont pas des investissements dans des unités de raffinage du pétrole lourd au Québec que TransCanada a annoncés, mais bien dans un terminal portuaire pour l’exportation à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick.

La compagnie laisse également entendre que son projet constitue une alternative au transport de pétrole par train… Et après la tragédie de Lac-Mégantic, qui veut encore du transport de pétrole par train? Mais ce que la compagnie aurait dû préciser, c’est que l’augmentation du transport par train des dernières années est associée à la production de pétrole de schiste dans le nord-ouest des États-Unis. Hélas, le projet de TransCanada vise à permettre une augmentation de la production des sables bitumineux de l’Alberta, et non à transporter le pétrole américain. Donc, ce projet n’aura aucun impact sur le nombre de wagons transportant du pétrole autour de nous.

Quelle sortie décevante des libéraux et de la CAQ, qui appuient le projet de TransCanada. Ils auraient peut-être mieux fait de suivre l’exemple de la Colombie-Britannique, qui a posé cinq conditions avant de se prononcer sur le projet Northern Gateway. Cette province a d’ailleurs récemment dit non à ce projet parce qu’il n’est pas dans son intérêt. Le Québec devrait peut-être s’en inspirer.

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