Soutenez

Pétrole: pour un contre-manifeste (suite)

Photo: Métro

La se­maine dernière, j’ai abordé la question de la faiblesse des redevances que le Québec tire de la plupart de ses ressources naturelles, exception faite de l’hydroélectricité. D’autres points sont à souligner à propos du pétrole au Québec.

Rappelons que les redevances pour les secteurs de la forêt et des mines ont été, au total, de moins de 200 M$ en 2013. On est loin des plus de 7 G$ dont a parlé la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet.

Donc, on repassera pour l’aspect de l’enrichissement collectif.

Il y a bien sûr le modèle norvégien et son fonds souverain, très alléchant, de plus de 600 G$ lié à l’exploitation du pétrole. Qui ne voudrait pas d’une telle merveille, nous font valoir les signataires du manifeste?

Il faut d’abord comprendre que le pétrole est nationalisé en Norvège. Par ailleurs, le fonds norvégien a été créé il y a plus de deux décennies, et les réserves de pétrole de la Norvège sont parmi les plus importantes au monde. À ma connaissance, aucun des signataires du manifeste ne s’est prononcé en faveur de la nationalisation du pétrole. Comme vous le savez, ce sont des entreprises privées qui cherchent à développer le pétrole au Québec, et ce, avec un succès mitigé… Au cours des dernières années, le Québec a produit environ 200 barils de pétrole.

L’autre argument invoqué par les signataires est celui selon lequel nous pouvons exploiter le pétrole québécois «selon de hauts standards de protection de l’environnement».

Il n’est pas rare d’entendre les adeptes du pétrole faire ce genre de déclarations. J’ai voulu pousser un peu plus loin cette analyse.

Pas plus tard qu’en août dernier, une des signataires du manifeste, Françoise Bertrand, de la Fédération des chambres du commerce du Québec, déclarait ceci à propos du projet de loi sur les mines : «Certaines des modifications proposées dans ce projet de loi seraient néfastes pour la compétitivité de notre régime minier et pour notre capacité à attirer les investissements en sol québécois.»

Donc, ce que semble nous dire Mme Bertrand, c’est que les standards de protection de l’environnement, c’est bon en théorie, mais en pratique, ce qui compte vraiment, ce sont la compétitivité et les investissements.

Le manifeste
Le Manifeste pour tirer profit collectivement de notre pétrole fait parler de lui depuis sa parution, au début du mois.

  • Parmi ses signataires : Bernard Landry, Monique Jérôme-Forget et Joseph Facal.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.