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Énergie Est et GES, une question de cohérence

«Choisir d’évaluer les impacts climatiques seulement d’un pipeline, mais non de ce qui y circule, c’est un peu comme calculer le degré d’alcool d’une cannette de bière, mais seulement de la cannette et non de la bière qu’elle contient», peut-on lire dans le texte d’une pétition sur le site 350.org [traduction libre].

Depuis que le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a annoncé, en juin dernier, que Québec tiendrait un BAPE sur le projet Énergie Est, une certaine confusion a entouré le mandat qui serait confié au BAPE au sujet des GES.

À savoir: Québec va-t-il tenir compte uniquement des GES liés à la portion québécoise du projet ou de ceux liés au projet de TransCanada, incluant les GES des sables bitumineux.

Plusieurs organisations avaient d’ailleurs salué une lettre que le ministre Heurtel avait fait parvenir à TransCanada et qui parlait justement des GES de «l’ensemble du projet».

Le premier ministre Couillard a suscité la confusion autour de ce projet cette semaine en affirmant que seuls les GES de la portion québécoise seraient évalués (donc, seulement la cannette de bière) tandis que son ministre de l’Environnement a continué à affirmer que ce serait l’ensemble.

Le Québec ne serait d’ailleurs pas le premier à vouloir évaluer l’ensemble des GES. Le président américain, Barack Obama, retarde son approbation du projet de pipeline Keystone XL en raison des émissions de GES qu’occasionnerait le projet. Il a d’ailleurs commandé plusieurs études à diverses agences américaines et a affirmé qu’il rejettera le projet s’il augmente significativement les émissions planétaires de GES.

De toute évidence, il ne veut pas que son legs politique soit d’avoir approuvé l’un des projets les plus polluants de l’histoire au moment même où le consensus scientifique sur les effets dévastateurs des changements climatiques n’a jamais été aussi clair.

La réduction de 15 millions de tonnes de GES souhaitée au Québec d’ici 2020, grâce à un plan d’action qui devra être musclé, sera anéantie si nous laissons passer sur notre territoire un pipeline qui entraînera l’émission de 30 millions de tonnes de GES.

Le premier ministre Couillard doit faire preuve de la même rigueur intellectuelle que le président Obama.

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