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Mondialisation et «économie argentée»

Photo: Getty Images

Le Japon, l’Allemagne et l’Italie ont un point en commun: ils font partie du tout petit club des «super vieux», avec 20% de leur population âgée de plus de 65 ans.

Ridés et grisonnants, les «trois mousquetaires» seront quatre et même cinq l’an prochain, avec la Grèce et la Finlande. Dans une vingtaine d’années, ils auront la compagnie du Canada et d’une trentaine d’autres pays pour mieux s’escrimer avec le grand âge.

Que le monde prenne un coup de vieux, tant mieux. Mais toute médaille a son revers, avertit Moody’s, l’agence de notation américaine. Le cri d’alarme est venu le 6 août pendant que l’actualité internationale était monopolisée par trois conflits: Gaza, l’Irak et l’Ukraine, avec en plus l’épidémie d’Ebola.

Le vieillissement grandissant de la population, et pas seulement celle des pays riches, va freiner la croissance économique mondiale. Et ce, dès l’an prochain. De combien? Un tout petit 0,4 point, qui doublera entre 2020 et 2025.

Afin d’éviter cette «fatalité», faut-il faire des bébés en urgence? La solution est ailleurs, estime Moody’s, plus connue pour évaluer le crédit d’un pays que pour se pencher sur son vieillissement.

Il faut notamment, suggère Elena Duggar, vice-présidente de l’agence américaine, «miser sur le capital humain en encourageant les gens à rester sur le marché du travail plus longtemps» (échange de courriels).

Rien de vraiment révolutionnaire dans cette recommandation, mais il faudra tôt ou tard l’appliquer.

Les 60 ans et plus seront plus d’un milliard dans le monde dans une dizaine d’années. Ils forment déjà le cinquième de la population dans les pays industrialisés, et au Canada moins de 10 % d’entre eux sont sur le marché du travail.

«Toutes les sociétés sont confrontées aux problèmes du troisième âge. Certains pays émergents vieillissent même plus rapidement que les pays développés», précise Duggar.

Que la démocratisation de la vieillesse, commencée dans les pays riches au XIXe siècle, touche pratiquement toute la planète, tant mieux. On est loin de la formule de Michel de Montaigne (1533-1592) pour qui «mourir de vieillesse, c’est une mort rare, singulière et extraordinaire».

Aujourd’hui, mille et un remèdes sont proposés pour ralentir le vieillissement de tous les secteurs de l’activité humaine.
Aucune potion magique n’a encore été trouvée. Mais, avec l’«âge d’or» qui consomme moins de produits manufacturés et plus de services, la mondialisation n’a plus le choix. Elle doit tenir compte de «l’économie argentée».

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