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Référendum en Écosse: «Toute ressemblance avec…»

Photo: Getty Images

En annonçant sa démission le lendemain du «Non» à l’indépendance, Alex Salmond, le premier ministre écossais, se devait d’ajouter ceci: «Le rêve ne mourra jamais!»

Alors, après un premier référendum, un deuxième? «Toute ressemblance avec des faits ayant déjà existé ne saurait être que coïncidence fortuite.» Peu importe comment est déclinée la formule consacrée, l’exemple québécois vient aussitôt en tête, avec les deux défaites référendaires de 1980 et de 1995. Totalement exorcisé par les indépendantistes écossais, ce scénario va les hanter pendant les prochaines années.

En attendant, ils se croisent les doigts. La victoire du «Oui» était finalement hors de portée, même si l’idée de l’indépendance germe depuis les années 1930. Ils espèrent à présent que les 45% de «Yes» sont un message clair à Londres qui a souvent prôné le fédéralisme pour ses anciennes colonies (Canada, Australie…), mais jamais pour le Royaume-Uni.

Leur défaite ne devrait pas consacrer la victoire du statu quo. David Cameron, le premier ministre conservateur, a mis sa tête sur le billot et promis des changements afin de ne pas voir le royaume amputé d’un tiers de son territoire. Tiendra-t-il parole? «Toute ressemblance avec…»

Chose certaine, Cameron aurait difficilement survécu à une victoire du «Oui». Il devra désormais tout faire pour être réélu aux législatives de mai prochain.

Sa promesse d’une plus grande autonomie pour l’Écosse au lendemain d’un «Non» décisif (55%) à une question des plus claires, crée déjà des remous au sein de son parti qui ne jouit d’aucune popularité au pays des Scots où la social-démocratie règne en maître.

Pour bon nombre de tories, les Écossais ont clairement refusé de prendre le large. C’est donc business as usual. Cameron, estiment-ils, a paniqué devant la soudaine montée du «Oui» en promettant beaucoup avec son «vaste programme sans précédent de décentralisation».

Mais si, dans le meilleur des scénarios, l’Écosse devait obtenir plus de pouvoirs, le pays de Galles, l’Irlande du Nord et l’Angleterre (85% de la population) en demanderaient autant. Pas question de statut privilégié pour l’Écosse.

On le voit, le Royaume-Uni, pays centralisé et ayant une culture et une pratique politique très unitaires, va être plongé dans de longues négociations constitutionnelles.

Et si l’Écosse n’obtient pas plus d’autonomie, elle n’attendra sans doute pas une génération pour tenir un autre référendum sur l’indépendance.

Alex Salmond est peut-être en réserve de la république, lui qui a su redonner confiance à son peuple qui s’est toujours considéré, à tort ou à raison, délaissé du reste du Royaume-Uni.

Encore là, «toute ressemblance avec…»

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