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La responsabilité d’Hydro-Québec

Après avoir vu notre compte d’électricité augmenter le 1er avril 2014 de 4,3 %, voilà qu’Hydro-Québec récidive en demandant à la Régie de l’énergie la permission d’augmenter les tarifs des consommateurs d’un 3,9 % supplémentaire pour 2015-2016.

La première augmentation, selon le rapport de la Régie, servait en partie à payer l’entrée en service d’un nouveau parc éolien et à couvrir l’augmentation du bloc patrimonial en fonction de l’inflation.

Parallèlement, les prévisions de revenus pour Hydro-Québec Distribution ont été établies à 11,3 G$, pour un rendement de 8,2 % pour la même année 2014-2015. Depuis 2010, dans son rapport annuel, Hydro-Québec affiche un profit net combiné de 8,86 G$, pour un rendement de 17 %. Comme actionnaires de la compagnie, il faut se réjouir de sa performance exceptionnelle.

Faits à noter, depuis 2004, l’ensemble des hausses des tarifs des consommateurs autorisées par la Régie de l’énergie se situe à environ 23,1%. Nous pouvons dire avec fierté que nous faisons tous un effort collectif pour assurer la santé financière d’Hydro-Québec. Année après année, pour nous faire avaler la pilule, on nous répète qu’au Québec, les tarifs d’électricité sont les plus bas en Amérique du Nord. C’est toujours vrai. Mais notre avantage compétitif diminue chaque année. Bientôt, nous serons à égalité avec l’Ontario, une province qui ne possède aucune ressource hydraulique.

On nous répète que les citoyens bénéficient collectivement de la performance exceptionnelle d’Hydro-Québec. Malheureusement, les citoyens, faisant face à des augmentations annuelles bien supérieures à l’inflation, ont de la difficulté à voir comment ces bénéfices se traduisent dans leur vie quotidienne. Ils ont plutôt l’impression de subventionner les besoins de l’industrie plutôt que de contribuer à l’amélioration du service. D’autant plus que ces augmentations servent en grande partie à couvrir le déficit éolien dont la performance est remise en question par plusieurs études, notamment celles de l’Institut Fraser et de l’Institut économique de Montréal.

D’ailleurs, plusieurs économistes et analystes du secteur de l’énergie recommandent au gouvernement de revoir la stratégie éolienne en raison des surcoûts et des surplus énergétiques historiques, dans un contexte de restrictions budgétaires sérieuses. Ils vont jusqu’à demander de mettre fin à cette industrie qui ne fait qu’appauvrir les consommateurs et de se concentrer sur des mesures d’efficacité énergétique plus porteuses d’avenir.

La responsabilité d’Hydro-Québec est de faire des profits et d’en faire bénéficier ses actionnaires, soit les contribuables québécois. Elle se doit d’utiliser ces profits pour investir dans des moyens qui assurent sa croissance. Mais elle doit aussi les utiliser pour contribuer à la réduction de notre énorme dette collective en partageant ses dividendes et en maintenant ou réduisant ses tarifs.

Jusqu’à maintenant, il est difficile pour les Québécois d’apprécier la performance d’Hydro-Québec et d’en apprécier ses bénéfices, car son positionnement est exclusivement celui d’une «vache à lait» pour le gouvernement.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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