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Se réinventer

Au cours des dernières semai­nes, la première ministre Pauline Marois s’est employée à mettre en opposition l’austérité et la prospérité. Selon elle, c’est le choix qu’auront à faire les électeurs au prochain scrutin.

Le budget rendu public hier prouve pourtant que, loin de pouvoir opposer ces concepts, le gouvernement doit apprendre à composer avec les deux. La marge de manœuvre dont dispose le Québec n’est pas suffisante pour satisfaire ses ambitions. Il faut faire des choix. Les taux d’imposition, de taxation, d’endettement ont atteint leurs limites.

Les choses changent. Le défi démographique, qui touche tout particulièrement le Québec, fait en sorte qu’on ne pourra continuer à faire plus que ce qui s’est toujours fait. En 1995, l’année du référendum, 11,8 % de la population du Québec avait plus de 65 ans. Cette proportion atteindra 22,8 % en 2025. D’ailleurs, la population en âge de travailler a déjà commencé à décroître l’an dernier. Il faudra bientôt avoir le courage de penser autrement.

Ce budget, outre d’autres études attendues, ne présente malheureusement pas de pistes en ce sens. Exercice imposé à la veille du scrutin, il présente plus d’éléments déjà annoncés que de solu­tions pour faire face à l’avenir.

Faut-il opposer la prospérité à l’austérité? Il n’y a pas si longtemps, Mme Marois proposait de conjuguer ces deux concepts. Dans une allocution prononcée le 15 février 2013, elle affir­mait : «Des finances publiques équilibrées, c’est la liberté d’investir dans notre avenir, plutôt que de payer pour le passé.» Du même souffle, elle complétait sa pensée en disant : «Il fallait également que le Québec cesse de miser principalement sur l’investissement public pour stimuler l’économie. En déposant son budget à l’automne, Nicolas Marceau s’est donc donné le mandat d’accélérer la croissance économique en misant sur l’investissement privé.»

Si nous voulons que le Québec continue d’être une des sociétés les plus égalitaires, nous devrons agir rapidement, car l’inaction pourrait mener à des choix beaucoup plus difficiles à l’avenir. Il ne s’agit donc pas de choisir entre l’austérité et la prospérité, mais plutôt de se réinventer.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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