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Une loi à la poubelle

Le 15 novembre 2012, l’Assemblée nationale se dotait d’une loi sur les élections à date fixe. Le Québec était d’ailleurs une des dernières provinces à le faire. Mais le bonheur a été de courte durée, car un peu plus d’un an après avoir abdiqué son droit de déclencher une élection, Pauline Marois l’a repris, sans aucune conséquence.

En fait, 48 heures après l’événement, plus personne n’y fait vraiment référence. Il n’y a donc aucune sanction associée au fait de transgresser l’esprit et la lettre de la loi, pas plus politique que juridique. Le lieutenant-gouverneur a tout simplement accepté la demande de Pauline Marois de mettre fin à la 40e législature.

Il faut dire qu’aucune des formations politiques en présence n’a fait obstruction. Aucun des élus qui ont contribué à faire adopter cette loi n’a rappelé la première ministre à l’ordre. Voter une loi devrait pourtant vouloir dire quelque chose…

Une fois qu’on a dit cela, on ne peut pas se battre contre des moulins à vent. Les autobus sont sortis du garage, et les affiches ont déjà trouvé leur poteau. La campagne est bel et bien amorcée. Toutes les formations politiques doivent se positionner en fonction de leurs forces et camoufler autant que possible leurs faiblesses. Elles doivent trouver leur ton pour les 30 prochains jours.

L’équipe de Pauline Marois a choisi de s’exposer le moins possible. Un point de presse au déclenchement, aucune question, aucune entrevue au cours de la première journée. C’est une stratégie qui s’explique quand on occupe la tête du peloton, mais elle a ses risques. À vouloir trop contrôler le message, on risque de subir l’effet contraire. Les médias iront chercher autre chose, comme des citations malencontreuses de candidats.

Pour ce qui est de l’équipe libérale, elle a choisi l’attaque. Le bon docteur Couillard est devenu l’attaquant étoile d’une équipe de hockey. Il fallait probablement le faire pour illustrer sa volonté de vaincre. Mais là aussi, il y a des risques. Le mordant peut, à long terme, être perçu comme de la mauvaise humeur, et les Québécois ont prouvé qu’ils préfèrent un bon Jack.

Pour la CAQ, la recette est plus complexe. La formation doit trouver le juste équilibre entre l’audace et la responsabilité. La formation de François Legault doit s’assurer d’exister au cours des 30 prochains jours. Ce sera tout un défi, car tant le PLQ que le PQ tenteront de séduire son électorat. La première semaine sera déterminante pour prouver aux médias que l’équipe a sa place dans la campagne.

Pour Québec solidaire, le défi sera celui de la croissance. Les troupes de Françoise David auront à prouver qu’elles sont davantage qu’une formation politique montréalaise. Bref, les partis sont en quête du bon dosage pour convaincre l’électorat de les adopter.

Ce n’est que le 7 avril qu’on saura qui a réussi, et ce, malgré une loi sur les élections à date fixe adoptée à l’unanimité il y a un an.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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