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La face cachée des abribus

Depuis deux mois, Québecor a commencé le déploiement de ses abribus. À première vue, je les trouvais bien beaux. Et comme ils sont payés par Québecor (qui récupère les revenus des publicités), ce ne sont pas les usagers de la STM qui paient la note.

Mais j’ai un peu déchanté quand je me suis assis dans le modèle d’abribus numérique qui permettent une rotation des publicités et l’interactivité. Grâce à la reconnaissance gestuelle, vous pouvez faire évoluer l’écran en quelques clics et connaître, par exemple, l’heure des prochains passages, avoir un plan du quartier ou connaître la météo et les manchettes de LCN. Est-ce vraiment utile alors que de plus en plus de monde a un cellulaire? Ça c’est une autre histoire…

Ce qui m’a dérangé donc, en m’assoyant dans cet abribus, c’est le bourdonnement que fait le système de ventilation censé refroidir toute cette technologie intégrée. Au centre-ville, déjà bruyant, on le remarque à peine, mais dans un quartier plus tranquille, c’est un peu désagréable. À peu près l’équivalent du bruit de deux frigos.

Québecor affirme que ces abribus répondent aux exigences environnementales, n’empêche que j’aimerais bien savoir quelle est la quantité de décibels qui sort de cet abribus et aussi quelle chaleur il dégage… Il n’y a vraisemblablement pas de quoi contribuer significativement au réchauffement, mais comme on dit, chaque geste compte…

En fouillant un peu, j’ai ensuite appris que le Plateau avait refusé ces abribus numériques sur son territoire.

Voici ce que m’a indiqué le maire Luc Ferrandez par courriel: «Selon nos règlements le rétro éclairage [c’est le cas de ces abribus numériques], a beaucoup plus d’impact visuel. C’est ce qui fait que nous exigeons un facteur de réduction de la taille maximale des enseignes lorsqu’il y a du rétro éclairage.  Mais, en plus, il faut faire la distinction entre publicité et affichage commercial [les enseignes des boutiques]. Nous tentons de limiter la publicité au max pour augmenter la visibilité de l’affichage commercial qui est déjà très présent et pour lequel nous imposons des règles strictes. On ne peut pas accepter un deux poids deux mesures».

Dans la même philosophie, le Plateau a aussi demandé de revoir la liste des emplacement des nouveaux abribus classiques (avec affiche) pour qu’ils ne soient pas installés à proximité de lieux «sensibles» (parcs, monuments, etc.). On se rappellera que l’arrondissement est aussi parti en guerre contre les panneaux publicitaires géants qu’il aimerait éliminer.

Mais Québecor, qui a déjà installé 40 abribus numérique (3% des 1380 abribus installés jusqu’ici à Montréal), ne désespère pas de convaincre l’arrondissement. «L’innovation, ça crée toujours des appréhensions», clame Martin Tremblay, vp Affaires publiques chez Québecor.

Pollution sonore, pollution visuelle, émission de chaleur, pollution lumineuse… Ajoutez-y le fait que les bancs ont un arceau au milieu pour décourager les itinérants de les adopter comme lit et voilà une tout autre vision de l’abribus non?

À ce sujet, je me demandais à quel point c’est vraiment utilisé un abribus. Sachant que les gens veulent être bien placés dans l’autobus, il font généralement la file… en dehors de l’abribus qui se retrouve donc vide, sauf en cas d’averse ou de neige, c’est-à-dire quoi… 10% du temps?

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