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Comme une pétition à la mer

Photo: www.avaaz.org

En cas de désaccord avec le gouvernement, paniquez et/ou signez une pétition Avaaz! Le résultat sera le même, sauf qu’avec Avaaz, vous vous serez calmé le gros nerf en ayant l’impression d’avoir accompli quelque chose de grand du bout de votre index.

Sauf qu’au final, vous n’aurez rien accompli du tout.

Pour qu’une pétition soit valide, elle doit remplir un certain nombre de critères, par exemple, être présentée par un député. Cela suppose une démarche un peu plus complexe que d’entrer son adresse courriel sur le désormais célèbre site de pétitions citoyennes Avaaz.org. Une fois que cette étape – pas totalement insurmontable – est complétée, il est tout à fait possible de faire circuler une pétition en ligne. Pour que cette pétition soit valide, toutefois, elle doit transiter par le site de l’Assemblée nationale. J’en conviens, le site de l’Assemblée nationale est un peu plus froid que celui de Avaaz, mais grâce à la magie des réseaux sociaux, une pétition qui y est hébergée a tout autant de chance d’obtenir une certaine viralité. La marche à suivre, si cela vous intéresse, se trouve ici.

Je dis ça parce que ce n’est pas parce qu’une pétition est lancée sur Avaaz et qu’elle contient plusieurs fautes d’accord que les revendications qu’elle contient ne sont pas légitimes. Vous avez peut-être vu circuler récemment une pétition appelant «À toutes les parents, futurs parents du Québec : Empêchez que des coupures soient fait au programme de congé parentale». [sic]  Cette pétition a récolté près de 33 000 signatures.

Il y a des milliers de raisons de demander au gouvernement de ne pas couper dans le programme de congés parentaux. Et pas seulement pour les «parents et futurs parents». Ce programme profite à tous, notamment aux enfants, qui constituent la richesse de demain, mais aussi à la société en général, en favorisant la création de familles, l’égalité entre les hommes et les femmes et la création de richesses par une plus grande participation au monde du travail.

Des raisons assez bonnes, à mon avis, pour convaincre un député de Québec Solidaire ou du PQ de déposer une vraie de vraie pétition à l’Assemblée Nationale. Une pétition qui récolterait sûrement plusieurs signatures, dont celles de personnes qui hésitent à signer quelque chose dont ils ne reconnaissent aucune autre valeur que du slacktivisme. Parce qu’à vouloir gagner du temps en lançant une pétition à la va-vite, on finit par en faire perdre à un paquet de monde, même si l’intention de départ était bonne.

Je ne sais pas s’il est possible de lancer une pétition contre un ballon politique, c’est-à-dire une intention que le gouvernement n’a pas encore formulée officiellement, mais il est certainement possible de demander à ce que le gouvernement accorde de l’importance aux congés parentaux, ou encore qu’il bonifie le programme, ce qui ne serait pas une mauvaise idée. C’est ce que propose une pétition présentée – officiellement – par la députée Véronique Hivon.

Tant qu’à y être, jetez un œil aux autres pétitions actuellement en cours de collecte de signatures. Celle proposant une journée fériée en l’honneur des Autochtones m’apparaît particulièrement intéressante.

 

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