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À quoi peut bien servir la rectitude politique?

«La rectitude politique pourrait nous tuer», titrait le commentateur conservateur Pat Buchanan, sur le site WND. L’hypothèse du commentateur : la rectitude politique empêcherait les États-Unis d’interdire les liaisons commerciales depuis les pays touchés par le virus Ébola. Cette rectitude, qui, selon l’auteur, serait dans les jambes du «gros bon sens», pourrait tuer plus d’un Américain. En effet, pourquoi s’interrogerait-on sur les inégalités qui subsistent entre les peuples ou sur la responsabilité des États-Unis envers les pays en développement quand on peut tout mettre sur le dos de la rectitude politique?

Je comprends que pour plusieurs, la rectitude ne soit rien de plus qu’un bâton dans les roues, un truc casse-couilles qui empêche d’écouter son instinct (haut ou bas) au profit d’une sorte de gentillesse. En réalité, la rectitude politique sauve beaucoup plus de vies qu’elle n’en fauche. Elle nous permet d’éviter de sombrer dans la stigmatisation, qui, elle, fait beaucoup plus de victimes.

Quand on y pense, l’idée de Pat Buchanan n’est pas bête. On devrait interdire toutes les liaisons commerciales depuis les pays touchés par l’Ébola : la Guinée, la Sierra Leone, le Liberia, le Nigeria et les États-Unis. Parce que la rectitude politique, c’est plate, jusqu’à temps que ça nous protège personnellement.

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