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Se faire bourrer par le ministre

Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne

J’ignore ce que sentait la bouffe que le ministre Barrette a servie à ses invités la semaine dernière, mais je peux vous dire que, de là-bas, son opération de promotion empestait la mauvaise foi. Y’a quand même une limite au cynisme. Cette fois-ci, Gaétan Barrette a atteint un nouveau sommet. Pas de quoi s’étonner – à ce jour, son expertise dans le domaine demeure inégalée.

Non mais, il nous prend pour qui, le bon ministre? Des zoufs? Ça doit être ça, c’est l’expression à la mode ces jours-ci. Il n’y a rien de plus «phoney» qu’une opération politique destinée à montrer les «vraies affaires». Rien de plus méprisable, non plus. Voulez-vous bien me dire ce que ça prouve de servir un repas d’hôpital autour d’une grande table recouverte d’une belle nappe immaculée? Rien, strictement rien.

Organiser une comédie pareille, c’est comme demander à une personne en pleine forme de faire l’essai d’un nouveau fauteuil roulant. C’est aller passer une nuit dehors pour comprendre la réalité des sans-abri. Quand on sait qu’on sortira du fauteuil roulant sur ses deux jambes, on n’est pas plus qualifié qu’avant pour donner son avis. Quand on sait que, demain, on retournera dormir dans son lit à la maison, on n’a rien appris de la vie dans la rue. Parce que, pour ceux et celles qui sont vraiment dans le besoin, il n’y a plus d’espoir. Elle est là, toute la différence : dans le seul espoir.

Vouloir faire croire qu’on va améliorer les conditions de vie des bénéficiaires en sortant les patates en poudre des cuisines des CHSLD, c’est mentir sciemment. Ça, tout le monde le sait, le ministre comme les patients. Et nous aussi, conséquemment.

Quand j’ai vu le Docteur Barrette faire des gros «menoums» devant la caméra pour nous montrer à quel point il était impressionné par son repas d’hôpital 4 étoiles, moi, le cœur m’a levé.

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Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu parler de Sa Majesté Jos-Louis 1er, le très honorable Maxime Bernier. Non mais quel retour énergique, mes amis! Enwèye, tout y passe: le mandat de Radio-Canada, une chicane avec Guy A Lepage sur Twitter, la dénonciation de Justin Trudeau pour les propos respectueux de ce dernier à l’annonce du décès de Fidel Castro… Y’a pas à dire, la nouvelle version de Max 2.1 cogne solide!

Je ne vous cacherai pas que ça me fait drôle de voir Mad Max militer maintenant pour avoir plus de science et d’histoire à la télé d’État ainsi que de l’entendre dénoncer un homme qui a jadis bafoué le droit à la liberté d’expression dans son pays. Comme s’il avait oublié ce qui a marqué les 10 longues années au pouvoir de l’équipe de Stephen Harper, un gouvernement qui s’est appliqué à couper dans la recherche scientifique, qui a sans relâche pratiqué le révisionnisme historique et qui a imposé des limites sans précédent aux membres des médias.

Maxime Bernier est convaincu qu’il est l’homme de l’avenir. Tellement qu’il n’a même plus de passé…

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Les responsables du Stade olympique ont encore une fois été pris au dépourvu lors du match à guichet fermé de l’Impact de mardi dernier. Avec eux, c’est toujours la même maudite affaire. À l’entrée, à l’accueil, aux comptoirs, c’est systématiquement le bordel. Serait-il possible de rédiger un cahier de protocole, histoire de ne pas refaire les mêmes erreurs la prochaine fois ? On devrait demander conseil aux gens du Festival de jazz. Eux autres, à chaque année, leur affaire fonctionne dès le jour 1.

 

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