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Deux voies, deux mesures…

À Montréal, il est désormais courant qu’on ferme des rues pour tenir des événements populaires et gratuits. Ce qui est fort bien. Quand je pense que, jadis, il n’y avait que la trinité formée par le père Noël, le petit saint Jean-Baptiste et la Coupe Stanley qui disposait de suffisamment de pouvoir pour faire bloquer des voies publiques, on ne pourra que se réjouir d’être passé à autre chose…

Au point où il y a maintenant une foule de raisons qui justifient la fermeture de certaines artères. Par exemple, dans le Village gai, la rue Sainte-Catherine est complètement interdite à toute circulation de mai à septembre pour faire place aux terrasses. On parle ici de terrasses permanentes, sans qu’il n’y ait aucune possibilité de les ramener sur le trottoir en plein jour afin de laisser passer les automobilistes, qui pourraient ainsi profiter d’un accès simplifié au pont Jacques-Cartier. On présume que le lobby des tenanciers de bars du Village doit décidément être très influent dans les officines de l’administration municipale…

Dans une dizaine de jours, dans ce même secteur du Centre-Sud, aura lieu le premier Grand Prix de Formule E de l’ère Coderre. Vous n’avez qu’à circuler sur le boulevard René-Lévesque pour constater combien l’asphalte y est maintenant lisse comme du velours. Nous, on aime bien ça se mettre beau quand la visite débarque…

D’ailleurs, au cas 
où vous ne le sauriez pas, cette course a été offerte gratis aux dirigeants des villes de Berlin, Paris, New York, Marrakech et Hong Kong en guise de vitrine. Mais les bons Montréalais, magnanimes jusqu’à la moelle, devront quant à eux débourser la somme de 24 M$ pour avoir droit au même maudit spectacle! Du bon monde, que je vous dis…

Avec une telle épreuve, vient bien entendu la nécessité d’assurer le meilleur protocole de sécurité. Ce qui fait que, le 6 juillet dernier, à trois semaines d’avis (oh que ça sent l’improvisation…), des commerçants de la rue Ontario qui possèdent des terrasses qui-n’entravent-en-rien-la-circulation-automobile de jour comme de soir, ont reçu par huissier des ordres de démantèlement de leurs installations pour la durée dudit Grand Prix. Parce que c’est leur rue qui a été choisie comme voie d’urgence. Même s’ils sont géographiquement bien plus éloignés que la rue Sainte-Catherine, qui longe littéralement le tracé du circuit. À ce compte-là, on aurait pu utiliser la rue Sherbrooke aux mêmes fins. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer? Y’a une couple d’éléments qui m’échappent totalement dans cette histoire. Comme dans l’attribution des permis de terrasse à Montréal.

En tout cas, si je puis me permettre une suggestion aux commerçants de la rue Ontario : à la prochaine occasion, faites donc une demande d’adhésion à la SDC du Village. Vous aurez clairement une meilleure chance d’être traité avec 
un peu plus d’égards. 
Et de justice.

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Vu: le film De père en
flic 2. Il y a là beaucoup de bons gags et des dialogues parfaitement pissants. 
Ajoutez à cela une distribution d’exception. À ce chapitre, on décernera une mention spéciale de révélation comique à Karine Vanasse. J’ai franchement beaucoup aimé. Une seule petite réserve : j’ai bien hâte qu’on se calme le pompon avec les drones et les plongées aériennes dans les prises de vue. Pas mêlant, 
il y en a tellement dans le film d’Émile Gaudreault qu’il y a de quoi avoir la nausée. Des fois, trop, c’est pire que pas assez.

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Lu et vu: Promenade dans le passé de Montréal, cosigné par Dinu Bumbaru et Laurent Turcot et publié aux Éditions La Presse. C’est justement à partir des archives du journal La Presse qu’on a fait la sélection des photos. Je souligne le travail de recherche iconographique, qui est rien de moins qu’exceptionnel. Si vous voulez voir le Montréal d’hier pour vrai, loin des cartes postales et autres clichés vus et revus mille et une fois, voici un ouvrage qui se distingue nettement des autres.

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