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Le guide du parfait dénonciateur

Dire ou ne pas dire? Accuser ou continuer à garder tout ça en dedans? Plus que jamais, l’ère est à la dénonciation. Les abuseurs et tripoteurs d’hier doivent – enfin – trouver le temps long ces jours-ci. Long dans le sens d’étouffant. Tant pis pour eux et tant mieux pour la société en général. Et, bien évidemment, pour ceux et celles qui ont finalement pu se libérer du poids insupportable que peut représenter une agression sexuelle.

De parler de son passé et d’ouvrir un pan aussi délicat de sa vie n’est pas chose simple. Certains diront qu’il n’y a rien de tel que «de faire sortir le méchant» mais encore faut-il être capable d’encaisser le retour de vague quand on décide de se jeter ainsi à l’eau…

Ce qui me dérange avec cette espèce de campagne du «parfait dénonciateur», c’est que ça ne semble absolument pas tenir compte de la sensibilité des personnes abusées justement. Oui, en théorie, il faut dénoncer celui ou celle qui nous a fait mal. En espérant que la Providence – si elle existe telle quelle nous fut vendue – soit juste et implacable envers les abuseurs. Dans le meilleur des mondes, il faudrait que ça se passe comme ça.

Le problème, c’est qu’en pratique, ce n’est pas tout le monde qui est capable de cracher le morceau. Qui est capable de rouvrir la plaie pour soigner sa blessure pour de bon. Qui est fait assez fort pour endurer le vent du collatéral qui pourrait lui revenir en pleine face après avoir crié ce qui lui restait de rancœur dans le fin fond de la gorge.

Personne ne peut forcer une personne abusée à remonter dans le temps, c’est entendu. Mais surtout, personne n’a le droit de culpabiliser davantage qui que ce soit qui se sent incapable de faire un pas en avant pour pointer le coupable. Quelle que soit la bonne volonté de tous ces gens et associations qui veulent crever l’abcès au nom des victimes d’hier, personne n’est autorisé à en rajouter parce qu’elles se sont réfugiées dans le silence.

Pour ces victimes, le mutisme n’est pas un choix. Leur douleur est enfouie dans le silence de leur cri. Et ça, il faut le respecter.

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Finalement, Charles Lapointe, l’ex-patron de Tourisme Montréal, n’aura pas à rembourser une maudite cenne des 654 000$ qui lui furent versés à l’été 2013 en guise de prime de départ. Cette espèce d’aristocrate – tout aussi dépendant de vos taxes qu’un assisté social plongé dans la vraie misère – pourra ainsi se la couler douce en se remémorant ces beaux moments où il encaissait un salaire annuel de 400 000$. Et de ces merveilleuses nuitées à 1000$ dans les plus beaux hôtels du monde pour «vendre» notre ville. Sans parler des autres incalculables patati et patata…

Morale de l’histoire: même patentée, l’aristocratie coûte cher d’entretien. Surtout quand vient le moment de déposer le Comte de la Fripouille sur le bord du chemin.

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Grosse manif dimanche pour la survie de Radio-Canada. Des gros noms y étaient. Bravo aux Lepage, Filiatrault, Dussault, LeBigot, Bazzo, Durivage et plusieurs autres figures majeures de l’endroit, ça a fait du bien de vous entendre enfin. Malheureusement, d’autres stars locales ont brillé par leur absence. On leur dit «à la prochaine fois». En autant qu’il y en ait une…

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Parlant du diffuseur public, permettez-moi de saluer Jacques Bertrand, un grand communicateur qui nous a quittés la semaine dernière. Je le connaissais peu mais bien en masse pour savoir que l’homme était délicat, humain et sensible. Salut Jacques, ta valeur était inestimable.

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Si on m’avait dit il y a à peine deux mois que les Carabins de l’UdeM allaient éliminer le Rouge et Or de l’Université Laval et que les Alouettes participeraient à la finale de l’Est au cours du même week-end, je pense que j’aurais ri beaucoup, très et énormément. Sauf qu’aujourd’hui, j’aurais l’air fou. Vive le sport et ses inattendus.

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Lu: Mémoires d’un micro, une intéressante bio commentée de Jacques Doucet écrite par le toujours très bon Marc Robitaille (Des histoires d’hiver…). Une franche odeur de baseball en novembre, ça n’a pas de prix…

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Écouté: Chaud comme un jukebox, l’intégrale en cd du légendaire groupe Aut’Chose. Il était temps. Remerciements à Lucien Francoeur pour faveur obtenue…

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