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Comment s’appelle P.K. Subban?

Vous avez peut-être vu la vidéo de P.K. Subban qui, tout candide, échoue lamentablement quand vient le temps de répondre à la question: «Pouvez-vous nommez les quatre Beatles?»

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Il n’est pas le seul recalé de son groupe, d’autres joueurs de la LNH comme T.J. Oshie et Ryan McDonagh ne font pas mieux. Quant à Brian Gionta, 38 ans, l’unique nom qui lui vient à l’esprit est celui de Ringo Starr. Pas fort, certes. Mais, si on en juge par ce que l’on entend depuis une semaine, ça a donc l’air grave, mais alors là, tellement grave…

Oui, c’est toujours mieux de savoir que d’ignorer. Mais c’est tellement facile de s’en tenir au moindre échec pour stigmatiser celui à qui il aura manqué ne serait-ce qu’une parcelle de culture. On leur demande quoi, à P. K. et à ses amis? De gagner à Tous pour un? De réécrire la grande Encyclopédie Britannica en 28 volumes? D’être en lice pour le prix Nobel de je ne sais quoi? Non, on veut simplement les voir «scorer» des buts et remplir des stades. C’est ça leur job. Bien sûr, ils auraient peut-être dû en apprendre un peu plus à l’école, mais puisqu’on leur accordait probablement le droit de s’absenter de la classe pour aller faire des exercices réservés à l’élite sportive, qui devrions-nous alors montrer du doigt?

Ils ne sont pas les seuls dans notre monde à en échapper des bouts. Combien d’étudiants – même rendus à l’université – ignorent que René Lévesque et Pierre Elliott Trudeau furent jadis autre chose qu’un boulevard ou un aéroport? Me souviens aussi de la journaliste de La Presse Lysiane Gagnon – pas la plus inculte me semble – qui avouait que le nom de Gary Carter lui était «parfaitement inconnu» au lendemain de son décès. On parle ici d’une femme qui devait suivre l’actualité au quotidien et de l’athlète le plus populaire en ville de l’ère post-Guy Lafleur…

Un souvenir remonte à ma mémoire. Un jour, Gilles Vigneault était venu donner une causerie au cégep de Maisonneuve.

Alors qu’il était en pleine envolée sur ses poètes préférés, une étudiante l’avait interrompu en lui demandant tout simplement: «C’est qui ça, Rimbaud?» Imaginez un instant le tsunami de rires qui s’ensuivit.

Vigneault avait répondu :«Chut, il n’y a pas de mal à ne pas savoir. Pas plus que de poser des questions sur ce que l’on ignore. Le vrai mal est plutôt de ne pas prendre cinq minutes de son temps pour partager respectueusement ce que l’on sait avec celui qui ne sait pas.» Puis, il enchaîna: «Alors, pour répondre à votre question, Mademoiselle, Arthur Rimbaud fut un grand poète de la seconde partie du…»

Merci M. Vigneault. Les paroles restent. Votre leçon aussi.

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La famille du PQ s’élargit. Après les belles-mères, ces sympathiques vétérans qui se lancent et se relancent dans la mêlée à tout bout de champ, voici qu’un nouveau personnage vient d’apparaître dans le portrait : le beau-frère. Vous savez, celui qui a une opinion sur tout, qui fait la leçon au reste de l’humanité et que l’on souhaiterait donc voir sauter un tour une fois de temps en temps? Dans ce rôle, Jean-François Lisée est en voie de faire école. Quand celui-là déclare espérer que la présente course à la chefferie du PQ ne devienne pas un simple concours de popularité, on le comprend. Suffit de l’entendre s’exprimer une seule fois pour deviner sa place au classement.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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