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Ce petit quelque chose…

Photo: Archives Métro

Antonin Mousseau-Rivard est un chef montréalais reconnu. Dans la jeune trentaine, il est propriétaire du restaurant Le Mousso (1023, rue Ontario, au coin d’Amherst). Ainsi, Antonin permet à un bon groupe d’employés de gagner leur vie et donne une excellente raison à sa clientèle de venir faire un tour dans le Centre-Sud, un quartier qui est pogné depuis trop longtemps dans un cycle d’autosabotage pour le moins dévastateur. Résumons: par son audace, l’entrepreneur Mousseau-Rivard est un actif pour la société. Du genre dont Montréal ne doit – et ne peut – absolument pas se passer par les temps qui courent.

Jusqu’ici, tout va bien. Sauf pour son voisin du dessus, qui est parti sur une histoire de bruit et de vibrations dans son logement. Une prétendue question de musique d’ambiance trop forte. Oubliez tout effort de conciliation, le gars ne veut rien savoir. À la suite des plaintes de ce dernier, la police a donc sauté dans la mêlée en poivrant le restaurateur de ses amendes salées, à coup de 1875$ par service. Ouch…

Tant du côté du voisin pas content que de la police, on semble cependant avoir oublié un petit détail: la rue Ontario est – depuis au moins 174 ans, si mes chiffres sont bons – une artère commerciale. Et ce n’est pas à cause d’une interminable enfilade de pancartes de magasins à louer qu’on doit désormais la considérer comme étant résidentielle. Quand tu choisis d’habiter au centre-ville, tu dois aussi prendre ce qui vient avec. Tu auras beau brandir ton droit d’avoir la paix, le calme et la tranquillité, s’il y a une chose que tu dois accepter, c’est que la réalité soit passée bien avant toi.

Tout ça pour dire que, moins d’un an après l’ouverture de son resto, Antonin commence déjà à en avoir plein la marmite. On le comprend aisément.

L’an prochain, pour le 375e anniversaire de Montréal, les édiles vont effeuiller notre bouquet de talents locaux pétale par pétale, pour montrer combien on est beaux, combien on est grands, combien, nous, on a ce petit quelque chose qui nous distingue des autres villes. En attendant, y a-t-il un conseiller municipal, un chef de police ou, pourquoi pas, un maire (Denis Coderre étant, on le sait, plutôt doué pour la microgestion…) qui pourrait se mêler de cette situation avant qu’elle ne dégénère totalement?

C’est exactement dans ce genre de resto qu’on va avoir envie de sortir la visite de l’an prochain pour montrer ce fameux «petit quelque chose» qui rend Montréal si unique…

***
Pas plus tard qu’au début du mois de janvier, je prenais la peine de réitérer toute ma confiance dans le Canadien en vous promettant un printemps plein d’émotion. Vous dire combien je suis déçu…

Ne comptez pas sur moi pour vous donner les solutions pour sortir cette équipe du marasme, c’est pas ma job. Sauf que, la prochaine fois, ça serait peut-être bien si la direction y allait avec un peu plus de transparence, disons. Le secret d’État qui entoure cette organisation qu’on aime inconditionnellement est rendu absolument ridicule. Et pour le moins insultant.

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