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L’avenir de l’auto est dans le partage

Photo: collaboration spéciale

Uber et Communauto songent chacun de leur côté à présenter une application qui permette aux Montréalais de partager l’auto sur certains trajets afin de réduire les coûts.

Le cas Uber
Du côté d’Uber, on teste déjà dans six villes l’application uberPOOL. Un algorithme permet de jumeler des utilisateurs qui ne se connaissent pas, mais qui vont dans la même direction. Si le détour à faire est de moins de cinq minutes et que le trajet est similaire, l’application propose de prendre d’autres passagers, ce qui réduit la facture de chacun d’eux.

Jusqu’ici, uberPOOL est utilisée dans des villes où la demande est très élevée. «À Montréal, ce serait faisable, mais avant, il faudrait s’entendre avec les autorités», lance Jean-Nicolas Guillemette, directeur général d’Uber Montréal, qui n’a toujours pas obtenu de rendez-vous avec le ministre des Transports ou le maire de la Ville de Mont­réal. Ces derniers clament que l’entreprise californienne fait une concurrence déloyale à l’industrie du taxi en ne payant pas de permis d’opération. «Un juge de l’Ontario a récemment statué qu’Uber n’est pas une entreprise traditionnelle de taxi», rappelle M. Guillemette.

Selon ce dernier, le service uberPOOL représente l’avenir. «Il va par exemple permettre de regrouper des utilisateurs qui se rendent chaque jour de la banlieue vers le centre-ville de Mont­réal pour travailler. Pour réduire la congestion, ça peut être intéressant», dit-il. La métropole compte en moyenne 1,2 passager par auto pour chacun des 1,5 million de déplacements quotidiens.

L’apport d’uberPOOL serait aussi d’ordre social. «À San Francisco, où on peut avoir jusqu’à 10 personnes par trajet avant que l’auto ne devienne vide, le service est devenu un moyen de faire du networking», souligne M. Guillemette.

La vision de Communauto
Depuis quelques mois, l’entreprise d’autopartage montréalaise Communauto tente d’attirer l’attention des propriétaires d’autos de Rosemont–La Petite-Patrie et de Sainte-Foy, à Québec, qui souhaiteraient rentabiliser leur véhicule en le mettant à disposition d’autres utilisateurs. Sur leur site, un calculateur indique notamment qu’une auto louée trois jours par semaine (à raison de 45km par jour) peut rapporter à son propriétaire 319$ par mois.

Mais le Programme PEP (Prêt entre particuliers) tarde à être officiellement lancé. «On a réglé la question du contrat, de l’assurance, de la grille des tarifs et le système de réservation est en voie d’être terminé, mais plusieurs dossiers prioritaires [rachat de Mobizen à Paris, lancement d’AutoMobile] sont venus retarder le lancement», explique Marco Viviani, porte-parole de Communauto.

Si ce dernier note que la baisse des tarifs des compagnies de location réduit l’intérêt du public, M. Viviani voit néanmoins dans ce programme une occasion pour les groupes qui font déjà du partage informel d’autos.

«Ça pourrait aussi intéresser des propriétaires de condos qui voudraient se partager une ou plusieurs autos, ou même des entreprises qui voudraient mettre à disposition de leur personnel pour la fin de semaine les véhicules de leur flotte», dit-il.

Communauto planche aussi sur une application de type uberPOOL, qui permettrait à un utilisateur ayant loué une auto de prendre des passagers en chemin via le service de covoiturage québécois Amigo Express pour partager les coûts.

L’auto sans chauffeur
Et si l’auto devenait un outil de transport en commun? C’est ce qui est envisagé avec l’avènement de l’auto sans chauffeur prévue pour 2020-2030. Plusieurs constructeurs travaillent sur une auto capable de prendre le contrôle et de se garer elle-même, voire de remplacer le chauffeur.

«Ça va arriver, il ne faut pas faire du déni et il faut y penser dès maintenant, car ça va changer la ville», affirme Vincent Dussault, blogueur pour le site Roulez électrique. Ce dernier croit que le déploiement de cette technologie se fera graduellement, notamment grâce à l’autopartage, qui nous permettra de commander une auto qui viendra nous chercher à l’adresse indiquée.

À l’image du Googlecar, les autos circuleraient à basse vitesse dans les rues résidentielles, où la limite est souvent déjà de 30km/h. Ça réduira de beaucoup les besoins en stationnement sur rue et ça changera l’aspect de la ville, croit M. Dussault.

«Des applications informatiques intégrées seront capables de donner les différentes options de transport pour aller d’un point A à un point B. Chaque mode pourrait offrir en temps réel des rabais, selon l’achalandage de leur système, ou même des jumelages pour faire baisser la note», estime-t-il.

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