Soirée sans lendemain à l’Hôtel Herman

Niché depuis juillet dans le Mile-End sur le boulevard Saint-Laurent, l’Hôtel Herman ravit les palais, mais manque de chaleur.

Réglons une chose tout de suite. Nous raffolons des restaurants où on s’assoit au comptoir. Ils permettent généralement une agréable proximité avec son compagnon ou sa compagne et incitent au partage des plats, une pratique tout indiquée à l’Hôtel Herman.

Nous sommes donc conquis dès le départ par le comptoir central en forme de U, mais aussi par l’apparence générale de ce restaurant d’une quarantaine de places : boiseries, mur de brique et cuisine ouverte à l’arrière. Ici, la carte, qui change légèrement de jour en jour, ne fait pas réellement de distinction entre l’entrée et le plat principal.

Devant nos questionnements, on nous suggère deux ou trois plats par personne. À deux, nous en choisissons quatre. Avec difficulté… car tout a l’air si bon! Les quantités sont parfaites.

Au premier service, nous goûtons à la truite marinée, servie avec de la crème fraîche fumée, des œufs de truite et du pain pumpernickel. Présentée dans une assiette longue, elle a un goût délicat. Les croûtons de pumpernickel créent un bel équilibre de saveurs et de textures.

Viennent ensuite les couteaux de mer (petite photo), qui sont frais, peut-être un peu trop. On a l’impression que cela empêche la saveur de se développer, mais notre acolyte est plus que satisfait.

Le deuxième service est plus costaud. Le plat de lapin de Stanstead et ses accompagnements nous font réaliser que les rognons, c’est bien bon! Les choux de Bruxelles qui accompagnent le lapin sont croquants et d’une belle couleur. Le léger piquant de la moutarde nous comble.

Dans l’autre assiette, nous faisons connaissance avec le foie gras poêlé sur pain brioché. Sans être renversant, ce plat ne déçoit pas.

La terrine au chocolat Manjari, accommodée de noisettes croquantes, termine notre repas de belle façon. Le chocolat est juste assez amer, et la texture, ferme.

Malgré l’agréable expérience côté saveurs, le service de l’Hôtel Herman nous a déçus. Notre serveur, un peu mécanique, ne répondait que rapidement à nos questions et a commis quelques fautes d’inattention.

Pour cette raison, le rapport prix-plaisir vécu n’est pas optimal. L’Hôtel Herman ne se classe donc pas parmi les expériences les plus sympas en ville. Une petite métaphore nous vient : malgré un repas d’une durée de deux heures et demie, sans fausse note sur le plan culinaire, l’établissement nous a laissés sur notre faim.

En résumé

• L’occasion. En amoureux ou avec une copine. Quelques tables de quatre permettent des rencontres d’autres types, mais règle générale, le duo prévaut.
• L’ambiance et le décor. Simples et soignés. Belle mise en valeur du bois et de la brique.
• Les prix. Les plats oscillent entre 9 $ et 23 $. Les desserts avoisinent les 8 $. Un vin au verre tourne autour de 9 $ ou 10 $.
• Nous avons aimé. Le comptoir, ainsi que la passion du barista, qui est digne de mention!
• Nous avons moins aimé. Le service, qui manquait d’attention.

Hôtel Herman
5171, boulevard Saint-Laurent
514 278-7000