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Le sirop d’érable comme vecteur économique

Photo: Métro

Le Québec est le plus important exportateur de produits de l’érable au Canada et au monde. Le taux de placement des diplômés en acériculture en témoigne d’ailleurs, frôlant les 100%.

«On connaît tous le sirop d’érable, mais ce que les gens ne savent pas c’est qu’il y a une grosse industrie en arrière. Ça fait travailler bien du monde !» dit Giulio Neri, enseignant et représentant du DEP en acériculture au centre de formation professionnelle des Moissons, à Beauharnois.

Cette formation se déroule en 1000 heures, réparties en deux sections: l’aménagement de la forêt et la récolte. «Il y en a qui pensent que 1000 heures, c’est trop. Or, si le sirop d’érable fait partie du folklore, les erreurs aussi !» souligne Giulio Neri, mentionnant, par exemple, des défauts de saveur causés par une mauvaise ébullition, mauvaise installation des tubes, erreur de température, etc. «On est là pour montrer les nouvelles technologies, régler les problèmes, produire de manière plus efficace, etc.» explique-t-il.

Dans un premier temps, les étudiants commencent par reconnaître les essences d’arbre, de la faune et de la flore, ainsi que les problèmes de santé de l’érable. Ensuite, ils apprennent l’installation de l’équipement, l’abattage sécuritaire des arbres et la récolte comme telle du sirop, qui inclut l’entaillage et l’évaporation. Tout au long des différentes étapes menant à l’obtention du produit fini et à sa transformation, les étudiants sont régulièrement en forêt, sur le terrain. Puis, à la fin du parcours, les étudiants complètent leur formation par un stage obligatoire.

«Un arbre en santé coule mieux et produit beaucoup mieux.» – Giulio Neri, enseignant et représentant du DEP en acériculture au CFP des Moissons.

L’enseignant explique par ailleurs qu’une érablière n’est souvent qu’une partie de la ferme, puisqu’il s’agit d’une production saisonnière. Toutefois, beaucoup d’érablières fonctionnent à longueur d’année. La clientèle pour la formation est variée, attirant même régulièrement des retraités souhaitant parfaire leurs connaissances dans le domaine. Tout le monde aime le sirop d’érable!

Anne-Marie Lavigne. La passion du métier

AcéricultureCV

  • Nom : Anne-Marie Lavigne
  • Âge : 36 ans
  • Poste : copropriétaire de la Sucrerie du rang Double

Pourquoi avez-vous choisi ce métier?
Mon conjoint Guy Deschambault et moi avons toujours eu une passion pour l’agriculture, transmise par nos parents. Nous avons commencé par posséder un verger, mais ce n’était pas fait pour nous. L’acériculture s’est rapidement imposée comme le bon choix: j’aimais l’aspect rassembleur et familial, mais aussi le fait que nous avions moins à travailler avec de la machinerie lourde et des produits chimiques. Nous avons donc acheté notre érablière en novembre 2010.

Quelles sont les principales tâches dans le travail?
Tout dépend des saisons. L’été, il y a moins d’activité, c’est le temps d’identifier les arbres malades et de procéder à l’émondage. L’hiver, on prépare l’équipement. Fin février, l’érablière est prête : le gros nettoyage est fait, il ne reste qu’à faire l’entaillage. Les plus grosses érablières commerciales commencent dès le temps des fêtes, mais ce n’est pas l’idéal. Comme nous avons «seulement» 4000 entailles, on peut commencer un peu plus tard. Bien sûr, il faut aussi sillonner l’érablière au complet tous les jours, observer, détecter les fuites, etc. En mars-avril, on fait évaporer le sirop et comme on le fait de manière traditionnelle au bois, il y a un gros travail pour faire rentrer le bois. Durant cette période, il y a les repas à la cabane les fins de semaine. On fabrique aussi des produits de l’érable à longueur d’année, sans compter le travail administratif.

«C’est un honneur de fabriquer ce produit unique au monde. Nous en avons produit 620 gallons cette année.» – Anne-Marie Lavigne

Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier?
Je dirais qu’il faut avoir la passion, le feu! On travaille fort, mais ça en vaut la peine quand on voit le produit final. Le sirop d’érable, c’est notre héritage québécois et il faut en être fiers. Évidemment, il faut également être prêt à travailler dehors, au gré des intempéries.

Quels sont les aspects du métier que vous préférez? Et les plus difficiles?
Ce qui peut être difficile, c’est la gestion du stress. Nous vivons avec la météo, d’heure en heure. Il peut y avoir de bonnes et de mauvaises saisons. Par exemple, cette année, le mois de mars a été particulièrement froid, et nous n’avons produit aucun sirop. C’est un peu ça l’agriculture au Québec ! Ce que je préfère, c’est l’ambiance qui rassemble les gens et la famille. Tout le monde met la main à la pâte, et nous sommes tous fébriles à l’arrivée du printemps !

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