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Casser les préjugés sur les troubles alimentaires

Photo: Thinkstock

Les intervenants en santé mentale s’activent samedi pour souligner la Journée mondiale de sensibilisation aux troubles alimentaires.

Son thème s’articule cette année autour de la lutte contre la stigmatisation de ces comportements.

La directrice générale d’Anorexie et Boulimie Québec (ANEB), Josée Champagne, déplore qu’avec près de 70 millions de personnes atteintes à travers le monde, de nombreux tabous et préjugés persistent à leur égard.

Elle cite en exemple la fausse croyance selon laquelle ces troubles constituent des «choix», ce qui pousse les personnes touchées à «vivre la maladie dans le silence et dans la honte».

Mme Champagne dénonce un manque de soutien pour celles-ci, à une époque où les avancées dans les recherches permettent un «rétablissement complet».

«Avec de l’aide, on peut s’en sortir et c’est ça le message que nous on veut véhiculer, fait-elle valoir. L’aide existe, mais il en faut plus.»

Parmi les troubles alimentaires auxquels s’adresse l’ANEB figurent l’anorexie — «la maladie mentale avec le plus haut taux de mortalité», indique Mme Champagne.

L’organisme caractérise l’anorexie nerveuse par une brusque perte de poids, le fruit de régimes drastiques, de vomissements provoqués ou d’exercice physique excessif, entre autres.

Ces méthodes sont également employées par les boulimiques pour compenser des épisodes de compulsions alimentaires.

Selon ANEB, les hommes représentent d’ailleurs de 10 à 15 pour cent des personnes souffrant de boulimie, une statistique qui réfute la croyance populaire selon laquelle les troubles alimentaires n’affectent que les femmes.

Josée Champagne veut en finir avec ces mythes.

Les hommes seraient même plus susceptibles de souffrir de bigorexie ou de dysmorphie musculaire, c’est-à-dire d’avoir l’impression d’être trop mince ou jamais assez musclé.

«On pense encore que les gens doivent sembler maigres pour être malades, ce qui est tout à fait faux», se désole Mme Champagne.

Pourtant, des troubles alimentaires comme l’hyperphagie boulimique ne sont pas étrangers à des problèmes d’obésité.

À l’occasion de la journée du 2 juin, les témoignages affluent sur les réseaux sociaux sous les mots-clic #agissonsensemble et #WeDoAct2018.

«Pour en avoir moi-même souffert pendant un an. Tout le monde trippe sur ton corps (autant les filles que les gars) alors que toi, c’est tellement noir dans ta tête», a écrit une utilisatrice de Twitter.

«Quand j’ai décidé moi-même de rajouter un quart de plaquette de beurre sur ma tartine, j’avais gagné sur la maladie», en a confié une autre.

 

 

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